Éditorial

La nécessaire ouverture

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Karim KEBIR Publié 05 Juillet 2021 à 23:00

Il y a encore quelques années, elle aurait probablement donné lieu à de fastueuses célébrations dans un climat de joie et de félicité. Surtout pour un peuple qui a écrit  l’une des  plus  belles  pages  révolutionnaires  de l’Histoire de  l’humanité.   Comme  cela  se  fait  souvent   sous  d’autres  latitudes, elle aurait   été  aussi   une  occasion  de  communion  et  de  glorification d’un passé  héroïque,  comme  seuls  peuvent  le  faire  des  peuples  épris de liberté.

Mais  force  est  de  constater  que  la  célébration,  cette  année particulièrement, de la Fête de  l’indépendance  nationale, en dehors de quelques hommages symboliques, quelques discours et rituels, a laissé l’étrange sentiment d’avoir été éclipsée par un présent assez pesant. Rien ou presque n’a semblé avoir conféré, dans ce climat, une exceptionnalité à cette date symbole. On a même pu assister à des célébrations, parfois avec klaxons de voitures et feux d’artifice. Mais pour la réussite au… BEM ! Faut-il s’en offusquer ou s’en émouvoir ? Si l’heure n’a pas été à la fête, c’est parce qu’assurément, les Algériens, dans leur large majorité, n’ont pas la tête à la fête.

Près de soixante ans après l’indépendance, ils sont toujours en quête de réconciliation avec leur passé, de vivre leur présent  dans  la liberté avec des perspectives pour leur avenir. Malgré de nombreuses réalisations et exploits, les idéaux pour lesquels se sont sacrifiés leurs aînés, notamment les libertés et la justice sociale, sont toujours en attente d’accomplissement.

Empêtrée dans une profonde crise politique depuis l’insurrection citoyenne d’avril 2019, comme en témoigne le taux d’abstention record aux dernières législatives, signe indiscutable  d’une crise de confiance abyssale plongée dans un marasme économique  sur  fond  de chômage  endémique, d’une paupérisation   rampante,  de   répression   et  de  verrouillage  politico-médiatique, l’Algérie se décline aujourd’hui  comme  un  vaste chantier où tout reste à construire ou à reconstruire, c’est selon.

Face à cette situation, la mission du nouveau gouvernement appelé à être mis en place s’annonce laborieuse, voire une gageure. Elle l’est d’autant que la propension chez les dirigeants à ignorer que  la  paralysie politique fait obstacle aux réformes économiques indispensables est manifeste.

“Vous êtes qualifié pour la tâche à venir car ce qui nous attend est lié  aux affaires  économiques  et  sociales, et  donc  financières”, a  expliqué Tebboune  au  nouveau  Premier  ministre.  Pourtant, les  experts  et  les observateurs avisés sont unanimes : la réforme profonde dont l’Algérie a besoin pour transcender la complexité de la crise nécessite une ouverture en direction des Algériens pour leur permettre de participer à la construction. À défaut, les lendemains seront encore plus difficiles. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00