Éditorial

Orientation

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Hamid SAIDANI Publié 10 Juillet 2021 à 23:19

Avec  la  nomination  du  gouvernement  conduit  par  Aïmene Benabderahmane, le ministère des Affaires étrangères a retrouvé une appellation déjà appliquée du temps de Bouteflika, intégrant la formule “et de la Communauté nationale à l'étranger”. Pourquoi le choix d’une telle désignation lorsque l’on sait que le ministre des Affaires étrangères est forcément celui appelé à communiquer avec la diaspora disséminée à travers le monde ? Nos représentations diplomatiques et consulaires, dépendant directement des AE, le bénéficiaire du portefeuille, Ramtane Lamamra en l’occurrence, constitue naturellement la courroie de transmission entre le gouvernement et les Algériens de l’étranger.

Qu’est-ce qui a donc amené les autorités à allonger l’appellation de ce ministère ? Sentant le devoir d’apporter une réponse à l’interrogation, le nouveau chef de la diplomatie algérienne assure que la décision du chef de l’État n'était pas “un changement dans la forme”, mais constitue une “orientation stratégique” en soi. Tout compte fait, les autorités semblent avoir tiré les leçons des résultats des dernières législatives marquées, notamment, par un taux de participation des Algériens établis à l’étranger des plus faibles dans l’histoire du pays. Moins de 5% d’entre eux seulement se sont rendus aux urnes. C’est que quelque chose s’est brisé dans le rapport qu’ont nos émigrés avec les institutions de l’État.

La confiance ne règne plus depuis un moment déjà. La réforme constitutionnelle de 2016, qui contenait une disposition des plus controversées sur l’accès des binationaux aux hautes fonctions de l’État, est passée par-là. La déception née du sort réservé à la révolution populaire dans laquelle la communauté nationale à l’étranger était très engagée semble avoir achevé d’exacerber la tension existante.

La modification de l’appellation du MAE peut donc être interprétée comme un message se voulant fort à l’égard de notre diaspora. “Je suis pleinement conscient de l'importance de la communauté algérienne à l'exil (...) et de l'impératif de raffermir les liens avec la mère patrie.” Cette déclaration lourde de sens faite hier par Ramtane Lamamra, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs avec son prédécesseur, montre en tout cas une réelle prise de conscience des autorités algériennes et la nécessité de réparer ce qui a été cassé. Évidemment, pour arriver à restaurer cette confiance perdue, il faut plus que des discours. Il y va de l’intérêt du pays.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00