Éditorial

Planche de salut ?

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Akli REZOUALI Publié 06 Juillet 2021 à 22:39

Face à la crise qui secoue les finances publiques et les banques d’État, les autorités du pays ont naturellement fini par se résoudre à actionner, à nouveau, “la planche à billets”. En tant que telle, cette option tient probablement lieu de seule “planche de salut” pour tenter de redresser une économie en plein naufrage. Une économie qui, bien avant la Covid-19, naviguait déjà à vau-l’eau et sans espoir d’un fertile îlot. En théorie, “la planche à billets” - puisqu’il faut l’appeler par son nom, quitte à contrarier le jargon financier - n’est en soi ni bonne ni mauvaise.

Dans la pratique, elle peut être soit bonne, soit mauvaise ; voire extrêmement mauvaise, tel qu’elle le fut dans sa version de 2017 sous les ordres du président déchu Abdelaziz Bouteflika. En soi, “la planche à billets” reste un simple outil monétaire qui, même en étant “non conventionnel”, car autorisant une création de monnaies sans contre-valeur effective, permet, néan nnmoins, de subvenir aux besoins de financements indispensables à l’économie. Le QE, “quantitative easing” (assouplissement quantitatif), puisque ce n’est que de cela qu’il s’agit, est même devenu “monnaie courante” dans les économies avancées.

En termes accessibles, le QE, que l’on aime plutôt à désigner comme la “planches à billets”, est tout simplement le fait pour une banque centrale, comme la Banque d’Algérie (BA), d’injecter dans les banques ou le Trésor de la monnaie créée par un jeu d’écriture dans l’espoir de faire redémarrer une machine économique grippée et en mal d’argent. Et c’est ce que prévoit justement la BA en lançant un nouveau programme de financement monétaire de l’ordre de 2 100 milliards de dinars pour financer le plan de relance du gouvernement.

La BA tente ainsi de faire un peu ce qu’ont fait, bien avant elle, tant d’autres banques centrales de pays avancés. Le hic est que l’Algérie n’est pas le Japon et l’expérience récente des 6 500 milliards de dinars tirés de la planche à billets entre 2017 et 2019 a laissé bien des traces par son échec et ses conséquences. C’est qu’en dernier ressort, le bon ou le mauvais usage de la “planche à billets” dépend avant tout de la crédibilité et de la rigueur de ceux qui l’actionnent et la contrôlent.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00