Éditorial

Rabah Kareche ...

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Djilali BENYOUB Publié 20 Avril 2021 à 00:55

Il faut vraiment être doté d’un immense génie pour aller trouver de solides raisons pour mettre en prison Rabah Kareche qui a l’outrecuidance de partager ses articles parus dans Liberté sur les réseaux sociaux. Un délit passible de prison puisque Rabah Kareche, comme un bandit des grands chemins, a été, après une longue audition, envoyé en prison. En attendant son jugement.  

Rabah se savait dans le viseur pour avoir été plusieurs fois convoqué et gentiment entendu sur “ses sources”. Parce que ses informations ont toujours été vraies. Une information sûre, vérifiée avant d’être publiée… “Professionnel”. Rabah est le parfait exemple de ce journaliste professionnel, suivant l’acception de ce métier qui, en définitive, n’agrée plus. Parce qu’il est facile de disserter sur la question devant les caméras comme d’un concept supranaturel pour nous renvoyer l’image du parfait docte qui “réinvente le degré zéro du journalisme”. Une conception si biaisée qui donne à ses auteurs détenteurs d’une prérogative qu’ils mutent en pouvoir supranaturel, le pouvoir de mettre un journaliste derrière les barreaux, alors qu’à proximité, des politiques, des élus et des responsables prennent des positions et tiennent des propos tellement graves et dangereux qu’ils relèvent du pénal, et ne sont même pas rappelés à l’ordre. Même pas inquiétés même quand ils font l’objet d’une plainte. 

Et c’est parce qu’il a refusé de répondre aux sollicitations du silence, de fermer les yeux sur la réalité, que Rabah Kareche rejoint la liste des victimes. Il se trouvera des “droitsdelhommistes” maison pour appuyer l’accusation en posant dans des postures schizophréniques en insistant sur le distinguo entre Rabah le journaliste et Rabah qui partage ses écrits sur Facebook ! 
Rabah Kareche mérite, autant que les hirakistes, d’être en prison. Il refuse de voir les choses comme on veut qu’il les voie. Il refuse de faire mentir la réalité. La vérité. Et la république aura l’honneur sauf. Et son statut de dernier de la classe des droits de l’Homme toujours assuré. Et le sursis est aussi assuré pour les journalistes encore libres. On trouvera dans leurs écrits leur vie ou leurs rêves de quoi les accabler. La république sait ! 

 

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00