Éditorial

Responsabilité

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Karim KEBIR Publié 25 Juillet 2021 à 01:08

Relativement épargnée jusqu’à il y a quelques semaines, l’Algérie fait sans aucun doute face à une situation sanitaire des plus critiques depuis l’apparition de la pandémie dans le pays en mars 2020. De moins de 300 cas de contamination enregistrés par jour fin juin, nous sommes passés à plus de 1 300 cas, selon le dernier bilan du ministère de la Santé. Et ces chiffres, de l’avis de nombreux spécialistes, sont loin de refléter la réalité de la situation épidémiologique faute de dépistage massif. Hôpitaux saturés, personnel médical déjà éprouvé par de longs mois de mobilisation, au bord de la déprime, et des familles dont des proches sont affectés se retrouvant dans le désarroi, faute de places ou de prise en charge, lorsqu’ils ne sont pas contraints à se débrouiller une bouteille d’oxygène ou un concentrateur qui, du jour au lendemain, font l’objet de spéculations.

Face à cette situation inquiétante, voire anxiogène, le gouvernement, comme souvent en pareille circonstance, semble réagir par à-coups. Ce qui est prétendument présenté comme stratégie se résume aux appels à la vigilance, au rappel de la nécessité du respect des gestes barrières, à certaines annonces comme la réouverture des hôtels pour soulager les hôpitaux ou encore la prise de certaines décisions comme la reconduction et le “durcissement” du reconfinement partiel, mais dont on ignore l’efficacité et l’impact sur la circulation du virus. Compte tenu de l’évolution de la situation, il est même attendu que d’autres mesures plus drastiques soient prises dans les prochaines heures, d’autant que le personnel de la santé a tiré la sonnette d’alarme.

Mais la question que d’aucuns se posent aujourd’hui : a-t-on tiré suffisamment de leçons des premières vagues ? Pourquoi n’a-t-on pas profité de la période de décrue pour anticiper et mobiliser les moyens nécessaires pour se préparer à toute mauvaise surprise ? Des études ont-elles été réalisées sur la stratégie adoptée dès le début, la réalité épidémiologique et les lacunes constatées dans la gestion de la crise ? La stratégie de communication, centralisée, a-t-elle été payante ? Certes, responsabiliser le citoyen, déjà éprouvé par un quotidien des plus difficiles, confronté même à la crise de l’eau, demeure la clé de voûte pour transcender la crise, mais encore faut-il disposer d’une véritable stratégie assise, entre autres, sur la capacité d’anticipation et de prévision. Une stratégie qui ne s’accommode pas outre mesure de postures autistes vis-à-vis de la société qui ne demande pourtant qu’à être écoutée. Mais cela s’appelle bonne gouvernance.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00