Éditorial

Sérieuse tempête

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Hassane OUALI Publié 03 Octobre 2021 à 11:21

Après les éloges flatteurs, les diatribes violentes. Point de précautions d’usage. Dru et cru, jamais un chef d’État français n’est allé aussi loin dans l’analyse de la situation politique algérienne. C’est une rupture nette avec les très diplomatiques et conciliants discours aux éléments de langage soigneusement élaborés. Sans ménagement, Emmanuel Macron change radicalement de ton vis-à-vis des autorités algériennes. Signe d’un “agacement”, ses propos actent la fin d’une gestion des relations algéro-françaises bien particulières. Une barrière psycho-diplomatique est franchie. 

Assurément, la crise entre Paris et Alger n’est plus contenue dans les non-dits diplomatiques. Elle remonte à la surface et avec fracas. Et manifestement, il ne s’agit là que du début de ce que sera une longue et difficile période de crispation entre les deux pays. La riposte d’Alger indiquera la nature que prendra ce nouveau conflit naissant. Pour l’heure, elle se contente de “dénoncer une ingérence” et “une atteinte intolérable à la mémoire”. En tout état de cause, il ne serait pas évident de parier sur la détente. Du moins pour le court terme. Pour l’Algérie, c’est l’occasion d’étaler sur la place publique tous les sujets qui fâchent. Du côté français, la campagne présidentielle, hystérisée par la question de l’immigration, risque aussi de pousser vers plus de surenchère. Désormais, la ligne Alger-Paris sera presque suspendue. Pas si facile de reprendre langue après les sévères critiques exprimées par le locataire de l’Élysée en personne.

À moins que la sortie du président français - bien parti pour être réélu en avril prochain - ne cherche à débloquer une situation fortement marquée par l’immobilisme. C’est son style de gouvernance décomplexé. Cependant, Macron laisse entendre en filigrane de ses “piques” qu’il pourrait se passer des “bonnes” relations avec l’Algérie. Croire qu’il n’a pas soigneusement calculé son “coup”, c’est faire une erreur d’analyse. En somme, cette tempête devra servir d’opportunité pour poser une fois pour toutes la nature des relations entre les deux pays. Le clair-obscur a trop duré ! 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00