Les partisans de l'opposant Jean-Pierre Bemba ont prévenu hier qu'ils allaient se mobiliser contre le rejet de sa candidature pour la présidentielle en République démocratique du Congo, où la police était déployée par “dissuasion” dans la capitale Kinshasa. “Nous allons utiliser toutes les voies de droit à notre disposition pour faire valoir la candidature de Jean-Pierre Bemba à la présidentielle”, a déclaré à l'AFP la secrétaire générale de son parti Mouvement de libération du Congo (MLC), la députée Eve Bazaiba. Le MLC va commencer par un recours devant la Cour constitutionnelle d'ici demain matin, dans le délai légal de 48 heures (en jours ouvrables), a-t-elle ajouté. Dans la nuit, la commission électorale nationale indépendante (Ceni) a jugé “irrecevable” la candidature de M. Bemba à la présidentielle prévue le 23 décembre 2018. Motif: sa condamnation par la Cour pénale internationale (CPI) pour subornation de témoins. M. Bemba passait pour l'un des favoris à la succession du président Joseph Kabila, qui ne peut pas se représenter et qui a désigné un “dauphin”, l'ancien ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary. “Le peuple va faire des actions, des marches”, a ajouté Mme Bazaiba sans autre précision. Dans la nuit, les responsables de l'opposition ont appelé à “la mobilisation générale du peuple congolais” en dénonçant des “injonctions” du pouvoir à la commission électorale pour “exclure plusieurs candidats de l'opposition”. Une présence inhabituelle de la police anti-émeute était visible hier matin près de la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC) à Kinshasa, où M. Bemba reste très populaire. “C'est une opération de dissuasion, d'anticipation”, a déclaré à l'AFP le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police.
R. I./Agences