Le Parlement égyptien a élaboré une nouvelle loi visant les utilisateurs de réseaux sociaux ayant plus de 5 000 abonnés, afin de lutter contre les “fausses nouvelles” et à la diffusion des informations incitant à la violence et à la haine.
Ce projet de loi, approuvé le 10 juin dernier en première lecture, vise les médias et les adeptes des blogs ou des réseaux sociaux.
Le texte attend juste son approbation finale, avant promulgation par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. Selon ce projet de loi, le Conseil supérieur de régulation des médias sera doté de nouvelles prérogatives. Cet organisme est appelé à suivre tout site personnel, blog personnel ou compte électronique personnel avec un nombre d'abonnés de 5 000 ou plus. Le Conseil aura le droit de suspendre ou de bloquer ces comptes en cas de publication ou diffusion de fausses informations ou incitation à la violation de la loi, à la violence ou à la haine.
Début juin, le Parlement a adopté également une loi sur la cybercriminalité qui permet aux autorités de bloquer un site ou un compte qui menace la sécurité nationale ou encore l'économie du pays.
Les propriétaires et les utilisateurs de ces sites peuvent être sanctionnés de peines d'emprisonnement et d'amende. Les services de sécurité égyptiens avaient procédé récemment à des arrestations de citoyens, dont des blogueurs et des internautes, accusés d'appartenir à une organisation terroriste et/ou de diffuser de fausses nouvelles pouvant déstabiliser la société égyptienne.
À ce propos, le président de la commission des médias au sein du Parlement égyptien, Ossama Heikala a fait savoir que les comptes électroniques atteignent parfois une diffusion plus grande que certains journaux égyptiens, d'où le rôle de l'État de veiller à la crédibilité des informations communiquées sur ces sites électroniques. “Nous ne sommes pas le premier pays à aller dans cette direction”, a-t-il souligné.
R. I./Agences