
Dans un discours à l’occasion de la célébration du septième anniversaire de la révolution libyenne, qui a provoqué la chute du régime Kadhafi en 2011, le Premier ministre libyen a appelé à l’achèvement de la réconciliation nationale globale.
Devant la situation de blocage que vit la Libye depuis plusieurs années sur le plan politique, le Premier ministre Fayez As-Sarraj s’est adressé à la Nation pour demander aux différents acteurs politique de mettre fin à l’impasse politique. “Ce qui compte pour nous aujourd’hui, c'est de mettre fin à la crise que traverse notre pays. Nous pensons que le seul moyen d’en sortir est d’achever la réconciliation nationale globale, ce qui met fin à l’état de division et souligne les valeurs de tolérance et de popularisation”, a-t-il martelé dans son discours. Poursuivant dans le même ordre d’idées, Fayez As-Sarraj a estimé que “c’est l’heure de mettre fin à l'actuelle impasse politique. Le mouvement commence par le référendum sur le projet de Constitution autour duquel la controverse a été terminée par la Cour suprême il y a deux jours”. Il y a lieu de rappeler que l’Assemblée chargée de la rédaction de la Constitution a voté en juillet 2017 en faveur d’un projet de Constitution et l’a présenté au Parlement, mais cette instance a refusé d’adopter une loi référendaire en attente d’un jugement concernant la validité des procédures de rédaction. Un mois plus tard, la Cour d’appel a jugé que le projet de Constitution devait être suspendu du fait que l’Assemblée a tenu la session de vote un jour férié. Par ailleurs, la Cour suprême libyenne a statué mercredi et déclaré que le pouvoir judiciaire administratif n'est pas compétent pour traiter des plaintes contre l’Assemblée constitutionnelle. C’est un imbroglio juridico-politique, qui bloque toute évolution de la situation politique en Libye, d’où cet appel de Fayez As-Sarraj. Très réaliste, ce dernier a reconnu : “Peut-être qu’un régime est fini, mais la vérité est que nous n’avons pas réussi à nous débarrasser d’une culture qui a dominé les esprits et les pratiques de beaucoup de gens qui sont aujourd'hui au-devant de la scène et qui considèrent la patrie comme un butin”. Il a également demandé à certains pays à cesser leur intervention en Libye, les accusant “d’attiser les conflits dans son pays”, tout en appelant la communauté internationale, particulièrement la mission des Nations unies en Libye, à assumer leurs responsabilités envers ce qui se passe dans son pays et surtout d’exprimer très clairement leurs positions à l’égard du rendez-vous constitutionnel. Évoquant la question des déplacés, à l’intérieur de la Libye ou à l’étranger, le Premier ministre libyen a insisté sur leur droit au retour au pays, notamment ceux se trouvant à l’étranger quelles que soient leurs affiliations politiques. Il a promis de leur fournir toute l’assistance possible pour faciliter ce processus. Concernant la lutte contre le terrorisme, il a souligné qu’elle n’a pas encore pris fin, tout en réitérant son appel à l’unification des institutions militaires et de sécurité pour que l’ennemi commun puisse être combattu. Sur le plan économique, Fayez As-Sarraj a indiqué que les réformes menées commencent à porter leurs fruits, et a annoncé le retour d’entreprises étrangères et la reprise des projets interrompus.
Merzak Tigrine