Magazine La détresse des victimes des intempéries en Belgique

Des inondations aux allures de “tsunami”

  • Placeholder

AFP Publié 21 Juillet 2021 à 18:26

Sous un pont à Theux, près de Liège, après les inondations qui ont frappé la Belgique.  © D.R
Sous un pont à Theux, près de Liège, après les inondations qui ont frappé la Belgique.  © D.R

À une trentaine de kilomètres à l’est de Liège, Pepinster concentre à elle seule la moitié des victimes, selon le bourgmestre Philippe Godin. “C’est le marasme, le tsunami”, résume-t-il. 

“Ici, certains habitants ont tout perdu” : Philippe Denbcyden déblaye la boue devant une maison de Pepinster, dans l’est de la Belgique, où la solidarité s’organise après des inondations d’une ampleur jamais vue qui ont fait des milliers de sinistrés. 

L’homme de 53 ans est venu avec son fils pour aider les habitants de la commune, la plus touchée du pays par la montée rapide des eaux consécutive aux pluies diluviennes des derniers jours. “On entasse les meubles sur les trottoirs pour pouvoir nettoyer les maisons. On a aussi apporté des vêtements”, explique-t-il. Des hélicoptères survolent la zone à la recherche de disparus. 
Des secouristes en descendent, suspendus à une nacelle, quand ils repèrent un indice. Dans la partie de la ville la plus difficile d’accès, on distingue des voitures immergées jusqu’au toit. “Ma mère habite ici depuis 71 ans et n’avait jamais vu ça”, témoigne Sylvianne Sioen. 
Au rez-de-chaussée de sa maison, le sol de la cuisine est couvert de boue. Dans cette commune où se rejoignent plusieurs rivières, les crues ont provoqué l’effondrement d’une vingtaine de maisons. Vendredi il n’y avait plus d’eau potable, plus d’électricité, plus de réseau de téléphonie mobile. La catastrophe, qui a fait au moins 20 morts et une vingtaine de disparus, selon un bilan encore provisoire, est “sans aucun précédent dans notre pays”, a affirmé le Premier ministre Alexander de Croo, qui a décrété une journée de deuil national mardi. À une trentaine de kilomètres à l’est de Liège, Pepinster concentre à elle seule la moitié des victimes, selon le bourgmestre Philippe Godin. “C’est le marasme, le tsunami”, résume-t-il auprès de l’AFP. “Il faut penser à ces personnes qui ont perdu tous leurs souvenirs ; c’est terrible.” 

Le roi sur le terrain  
Le roi Philippe et la reine Mathilde sont venus sur place dans l’après-midi pour apporter écoute et réconfort à des habitants sous le choc. 
L’ancienne gare de la ville, fermée depuis plusieurs années, a été reconvertie en centre d’accueil. Le long des murs sont entassés packs d’eau, essuie-tout, boîtes de conserve et sacs de vêtements apportés par des habitants des environs. Angleur, à côté de Liège, Chaudfontaine, Theux, Verviers, Pepinster, Spa... Quantité de communes belges se sont retrouvées sous l’eau depuis mercredi, notamment sur les rives de la Vesdre et de l’Ourthe, affluents de la Meuse, dans l’est du pays. 
À partir de jeudi, la dépression est progressivement remontée vers le nord, causant des dégâts dans le Hainaut, le Brabant et la province flamande du Limbourg. 
“En moins de 10 minutes l’eau est montée à presque un mètre”, raconte Isabelle Bervoets, restauratrice à Grez-Doiceau, dans la campagne au sud-est de Bruxelles. Vingt-quatre heures après la brusque crue qui a inondé jeudi les rives du Train, un affluent de la Dyle qui traverse le Brabant (Centre), l’eau a reflué et elle a entamé le nettoyage. 
 
Odeur d’égouts  
Le sol est boueux, les tabourets ont été retournés pieds en l’air sur le bar, l’odeur d’égouts est forte. Côté dégâts, “le frigo avec la cave à vin au rez-de-chaussée est foutu”, déplore-t-elle. 
“Je suis assez furax contre la commune”, poursuit cette femme de 53 ans. “Ce sont des jeunes qui nous ont apporté des sacs de sable car quand j’ai téléphoné à la commune, ils n’en avaient plus.” 
Le Brabant wallon, banlieue résidentielle huppée et très bâtie au sud de la capitale belge, est habitué aux inondations. Celles des étés 2002 et 2005 sont encore dans les mémoires. Non loin de là, Amandine Bosquet fait aussi l’inventaire des dégâts dans sa maison, au milieu des cartons posés en hauteur. “Tout ce qui était au rez-de-chaussée, on a tout perdu”, lâche la jeune femme, en train d’éponger le carrelage. 
Pour aider les sinistrés, pompiers et militaires étaient partout à pied d’œuvre vendredi, assistés de secouristes venus de France, d’Italie et d’Autriche. 
Le trafic ferroviaire pourrait rester perturbé de longues semaines dans les zones les plus touchées. À mesure que l’eau se retire, “nous allons probablement encore trouver des situations catastrophiques”, a jugé la bourgmestre de Liège, Christine Defraigne, sur la chaîne d’information en continu LN24. 

Laetitia DREVET, Kilian FICHOU/AFP

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00