Magazine Pour la seconde année en raison de la Covid-19

En Arabie Saoudite, un grand pèlerinage en petit comité

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AFP Publié 17 Juillet 2021 à 20:20

Des pèlerin à La Mecque, le 17 juillet 2021. © D.R
Des pèlerin à La Mecque, le 17 juillet 2021. © D.R

Les pèlerins sélectionnés en ligne sont originaires de 150 pays, selon le gouvernement saoudien.

Des larmes de joie et des déçus: pendant que des musulmans sélectionnés pour faire le grand pèlerinage à La Mecque se réjouissent des centaines de milliers, d'autres font grise mine en raison de la réduction drastique du nombre de participants en cette année de Covid-19. Jusqu’à 60 000 personnes résidant en Arabie Saoudite sont autorisées à participer au hajj qui a débuté samedi, faisant des envieux parmi les millions de musulmans vivant ailleurs dans le monde et qui ont été exclus pour la deuxième année consécutive en raison de la pandémie. 

Avant la pandémie, plus de deux millions de fidèles venus du monde entier convergent vers la ville la plus sainte de l'islam, La Mecque (Ouest) pendant plusieurs jours. Les heureux élus ont été choisis parmi plus de 558 000 candidats, citoyens ou résidents du royaume du Golfe. Ce rituel annuel constitue l'un des cinq piliers de l'islam, obligatoire pour les musulmans, s'ils en ont les capacités physiques et financières.  Amin, entrepreneur dans le secteur pétrolier dans la ville de Dammam (Est), a été sélectionné avec sa femme et ses trois enfants adultes. “Nous sommes fous de joie. Tant de nos amis et parents n'ont pas été acceptés”, confie à l'AFP cet expatrié indien de 58 ans qui a préféré ne pas révéler son nom complet. 

Le pèlerinage qui dure cinq jours est réservé aux résidents entièrement vaccinés, âgés de 18 à 65 ans, et ne souffrant d'aucune maladie chronique, selon les critères établis par le ministère du Hajj.  Les pèlerins sélectionnés en ligne sont originaires de 150 pays, selon le gouvernement saoudien. Comme les autres pays du Golfe, l'Arabie Saoudite abrite une importante communauté de travailleurs étrangers, venus notamment d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient. “J'ai l'impression d'avoir gagné à la loterie”, se réjouit Mohammed al-Eter après avoir été sélectionné. “C'est un moment spécial et inoubliable dans une vie”, dit à l'AFP ce pharmacien égyptien de 31 ans. 

D'autres candidats n’ont pas eu cette chance. Et nombreux ont interpellé les autorités, via les réseaux sociaux, dans un pays où les critiques publiques contre le gouvernement sont très rares. “Nous attendons toujours avec anxiété d'être acceptés, comme si nous devions passer un examen”, a écrit un internaute sur Twitter. 

“Profondément attristé” 
Au plus fort de la pandémie et avant l'arrivée des vaccins, les autorités saoudiennes avaient organisé en 2020 le plus petit hajj de l'histoire moderne afin d'éviter la propagation du virus : 10 000 participants seulement. “Je suis profondément attristé”, confie à l'AFP Zafar Ullah, un marchand de vêtements pakistanais de 64 ans, après l'annonce par l'Arabie Saoudite de l'interdiction des pèlerins venus de l'étranger. “Je voulais déjà faire le hajj l'année dernière. J'espérais désespérément y arriver cette année et je m'étais même fait vacciner avec ma femme”, explique cet habitant de Rawalpindi, dans le nord du Pakistan. Les musulmans les moins fortunés attendent souvent toute une vie avant se rendre à La Mecque, après avoir économisé des années pour payer les frais du hajj. 
    
“Se rapprocher de Dieu” 
Parmi les candidats sélectionnés, certains se plaignent du coût élevé du pèlerinage, avec des forfaits gouvernementaux qui dépassent les 12 000 riyals (environ 2700 euros).  L'année dernière, les fidèles avaient assuré que le gouvernement saoudien avait couvert les dépenses de tous les pèlerins, leur fournissant repas, hébergement à l'hôtel et soins de santé.  Malgré le coût, certains se réjouissent d'un rituel plus restreint, loin des foules interminables et étouffantes habituelles, un cauchemar logistique et sanitaire annuel pour les autorités. Comme tout grand évènement religieux mondial, le hajj a toujours exposé les pèlerins à une multitude de maladies virales.  

“Je ne peux décrire ce que je ressens”, dit à l'AFP Rania Azraq, une femme au foyer syrienne de 38 ans qui vit à Riyad, la capitale saoudienne. Cette année, elle participera au hajj sans tuteur masculin, naguère obligatoire pour les femmes pèlerines: “On a juste envie de pleurer et de se rapprocher de Dieu”. 

 


AFP

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