Magazine Virus Ebola

Portrait d'un virus tueur

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AFP Publié 14 Février 2021 à 20:37

© D. R.
© D. R.

Le virus Ebola, qui frappe à nouveau la Guinée – en “situation d'épidémie” après trois décès – est un tueur redoutable pour l'homme, responsable au total de plus de 15 000 morts depuis 1976. 

D'où vient le virus ? 
Le virus Ebola est identifié pour la première fois en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, à l'époque Zaïre). Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) doit son nom à une rivière du nord du pays, près de laquelle la première épidémie a éclaté. Cinq “sous-types” distincts de virus Ebola ont depuis été répertoriés : Zaïre, Soudan, Bundibugyo, Reston et Forêt de Taï. Les trois premiers sont à l'origine d'importantes épidémies sur le continent africain. 
    
Comment se transmet-il ? 
Le virus circule parmi les chauve-souris mangeuses de fruits, considérées comme l'hôte naturel d'Ebola mais elles ne développent pas la maladie. 
D'autres mammifères comme les grands singes, les antilopes ou les porcs-épics peuvent le véhiculer puis le transmettre à l'homme. 

Lors d'une épidémie, Ebola se transmet entre humains par contacts directs et étroits. Une personne saine est contaminée par les “fluides corporels” d'une personne malade : sang, vomissures, matières fécales... 
Contrairement à la grippe, ce virus ne peut pas se transmettre par voie aérienne. Aussi Ebola est-il moins contagieux que de nombreuses autres maladies virales. Mais ce virus est redoutable en raison de son taux de létalité très élevé : environ 50% et jusqu'à 90% pour certaines épidémies, selon l'OMS. 
    
Quels symptômes ? 
Après une période d'incubation de 2 à 21 jours (en moyenne autour de cinq jours), Ebola se manifeste par une brusque fièvre, avec une faiblesse intense, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et de gorge et, dans certains cas, des hémorragies. 
Des séquelles ont été fréquemment observées chez les survivants : arthrite, problèmes de vue, inflammation de l'œil et troubles de l'audition. 
    
Quels traitements ?  
 Un premier vaccin, fabriqué par le groupe américain Merck Shape and Dohme, s'est avéré très protecteur contre le virus dans le cadre d'un essai majeur mené en Guinée en 2015. 
Ce vaccin, préqualifié en novembre 2019 par l'OMS pour homologation, a été utilisé à plus de 300 000 doses dans une campagne de vaccination ciblée lors de cette dernière épidémie en RDC. 
Un deuxième vaccin expérimental, des laboratoires américains Johnson&Johnson, a été introduit en octobre 2019 à titre préventif dans les zones où le virus est absent, et plus de 20 000 personnes vaccinées. 
    
La pire épidémie (2013-2016) 
Partie du sud de la Guinée en décembre 2013, l'épidémie la plus violente de l'histoire s'est propagée aux pays voisins de l'Afrique de l'Ouest. 
Elle a coûté la vie à plus de 11 300 personnes sur près de 29.000 cas enregistrés, selon l'OMS qui a déclaré l'épidémie terminée en mars 2016. Les victimes étaient concentrées à plus de 99% au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. 
    
Dixième et onzième épidémies en RDC  
La dixième épidémie a démarré le 1er août 2018 dans la province du Nord-Kivu. L'OMS en a fait une urgence sanitaire de portée internationale en juillet 2019, quand elle menaçait les pays voisins. 
La fin de cette épidémie, la deuxième plus grave en Afrique (avec quelque 2 280 décès) après celle de 2013-2016, a été proclamée en juin 2020 par les autorités du pays. 
Sans lien avec cette épidémie-là, une onzième épidémie de fièvre Ebola a démarré en juin 2020 dans la province de l'Équateur. Le pays en a annoncé la fin le 18 novembre (55 morts). 
La RDC a annoncé le 7 février la résurgence de la maladie dans l'est, où l'OMS a dépêché une équipe d'épidémiologistes après la mort d'une femme. 
Une semaine plus tard, le 14, la Guinée a annoncé être à nouveau “en situation d'épidémie” Ebola, après la confirmation de l'apparition dans le sud-est du pays de sept cas, dont trois mortels. Il s'agit des premiers décès dus à la maladie depuis 2016 en Guinée. 
L'OMS va déployer “rapidement” des moyens, dont des doses de vaccins, pour aider la Guinée.   

 


AFP 

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