Le capitaine emblématique de la sélection nationale des années 80, Ali Fergani, estime que le sélectionneur national Djamel Belmadi est appelé à trouver les solutions afin de rectifier le tir après la débâcle de la CAN au Cameroun et qualifier l’Algérie pour le prochain Mondial au Qatar.
“Maintenant qu’il ne reste que la qualification au Mondial à défendre, il faut que le sélectionneur Belmadi trouve le remède nécessaire et apporte les rectifications qu’il faut pour aller chercher cette qualification”, indique Fergani. Et ajouter : “Il faut injecter du sang neuf dans cette équipe d’Algérie. Je ne dis pas de tout chambouler, parce qu’il ne reste pas beaucoup de temps pour jouer le match barrage. Je n’entre pas dans les détails, mais je pense que Belmadi a les données qu’il faut pour savoir ce qu’il faut faire. Moi je vois un changement de joueurs au moins un par compartiment. Il y a des joueurs qui n'ont pas donné satisfaction durant cette CAN. Surtout que l’effectif de l’EN est riche pour trouver des solutions.”
Pour Fergani, Belmadi n’a pas trop besoin de motiver ses joueurs pour aller chercher la qualification au Mondial. “Pour une équipe qui rate la CAN, elle n’a pas besoin d’être motivée pour relever le défi et aller chercher une qualification pour le Mondial contre le Cameroun. Si Belmadi constate qu’il y a des joueurs qui ne le sont pas, c’est ce que ces joueurs en question n’ont pas lieu d’être présents pour ce match”, juge-t-il. L’ex-capitaine de l’EN rappelle également que “les matchs face au Cameroun ont toujours été difficiles pour les deux équipes. À mon époque et même après nous n’avons jamais réussi à les battre en match officiel. Mais ça a été toujours des scores très serrés”, avant d’ajouter : “Si cette génération de joueurs souhaite toujours faire partie de l’histoire du football algérien, qu’elle aille battre le Cameroun, chose qu’aucune autre génération avant eux n’a faite. C’est ce qu’il faut aller chercher. L’opportunité est là et à cette équipe nationale de se sentir capable.”
Toujours est-il que Fergani estime que c’est dans les moments difficiles qu’il faudra soutenir notre équipe nationale et Djamel Belmadi. “Il ne faut pas tirer sur l’ambulance. L’entraîneur national et les joueurs sont encore sous le choc de l’élimination de la CAN. C’est le temps justement pour Belmadi de faire le point sur ce qui n’a pas marché au Cameroun et de tirer les leçons de cette CAN pour redémarrer à nouveau sur de nouvelles donnes. Cette équipe nationale est tombée de haut et elle est appelée à vite se relever. L’occasion c’est d’aller relever le défi de la qualification en Coupe du monde. Cette même équipe était une surprise en 2019 en remportant le titre et aujourd’hui encore surprenante de quitter le tournoi précocement”, dira l’ex-joueur de la JS Kabylie.
Pour certains puristes, l’EN a payé cash son excès de confiance lors de cette CAN au Cameroun, un avis que Fergani ne partage pas forcément. “Je ne suis pas de cet avis. Je suis même archi sûr que Belmadi ne tombera pas dans ce piège. C’est vrai que l’Algérie a entamé ce tournoi en étant le tenant du titre, ou encore avec une série de matches d'invincibilité qui était un record en Afrique (35 matches sans défaite) mais ce n’est pas pour cela que l’équipe est passée à côté. Ce n’est pas évident pour une équipe de conserver son titre deux fois de suite. Moi j’ai misé sur la demi-finale, si l’équipe avait réussi à atteindre ce stade de la compétition le titre aurait été jouable. Mais nous avons complètement raté notre tournoi et nous avons quitté la compétition avec un seul point et un seul but”, explique-t-il.
Fergani explique que “ce n’est pas contre la Côte d’Ivoire que nous nous sommes fait éliminer”. “Nous venons de constater pour la énième fois qu’il n’y a plus de petites équipes en Afrique et ces dernières sont composés aujourd’hui de très bons joueurs qui évoluent en Europe ou dans des clubs professionnels. La leçon vient d’être donnée également pas les Comores qui ont tenu tête au Cameroun, pays organisateur en 1/8 de finale avec toutes les difficultés qu’ils ont eu avant le match en jouant presque tout le match à 10 et sans gardien de but. C’est pour dire que la donne en Afrique a changé”, a-t-il conclu.
Ahmed Ifticen
