Sports Amine Labdi était à l’origine d’un malaise entre la FAF et l’EN

Le départ inéluctable d’un homme devenu encombrant

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Samir LAMARI Publié 26 Janvier 2022 à 10:34

© D.R
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Le protégé de Belmadi a fini par griller toutes ses cartes. Explications. 

Ramené par l’ex-président de la FAF, Kheireddine Zetchi, dans ses bagages lors de son intronisation en mars 2017, pour s’occuper de la logistique au sein de la sélection algérienne, Amine Labdi, simple employé auparavant au PAC, a fini par gravir les échelons au point d’être inexplicablement propulsé au poste de manager général de l’EN en août 2019 à la suite du départ de Hakim Meddane. Son limogeage déguisé lundi en début de soirée (voir Liberté d’hier) marque la fin d’une imposture manifeste charriant des impairs en série, des polémiques stériles et des scandales à répétition, qui ont fini par miner la sélection nationale et la FAF. La débâcle de Douala a en vérité démasqué une usurpation de fonctions criante à travers une gestion catastrophique du dossier des conditions d’évolution des Verts au Cameroun et les péripéties du départ des joueurs juste après la défaite contre la Côte d’Ivoire à l’aéroport de Douala. Les images humiliantes des stars de l’EN en train de franchement quémander dans la précipitation un billet d’avion pour Paris pour rejoindre au plus vite leurs clubs constituent le point culminant de la gabegie atteinte par le staff administratif des Fennecs.

Ceux qui étaient censés préparer ce voyage en amont ont fini par céder aux sirènes du bricolage offrant au monde entier l’image d’une fédération amateur. De même que les remontrances de Belmadi sur l’état pénalisant de la pelouse de Japoma – comme si le sélectionneur national n’était pas briefé au préalable par son manager général – a démontré si besoin est que le ver est dans le fruit. Sinon, comment expliquer que la FAF ait produit une demande de changement de domiciliation de terrain bien après le début de la compétition, alors qu’elle avait toute latitude de le faire avant le coup d’envoi de la CAN, si le rapport d’Amine Labdi avait été fait avec le minimum de savoir-faire. Naguère point fort de l’EN, l’organisation autour des Verts s’est minée au gré des décisions intempestives d’Amine Labdi.

Quelques jours auparavant, à l’issue de la Coupe arabe gagnée par l’Algérie, il ne s’est pas gêné du reste pour aller sur un plateau télé pour faire la révélation fracassante que la FAF avait menacé de retirer son équipe de la compétition organisée par la FIFA si les matches étaient comptabilisés dans le classement mondial. Une insertion inopportune vite démentie par la FAF, comme celle aussi de la désignation d’un arbitre botswanais, Joshua Bondo, pour le match Algérie - Côte d’Ivoire, alors que la CAF avait désigné le Sud-Africain Victor Gomes. Amara, pour éteindre le feu, a qualifié son manager général, sans le nommer, de clown. L’homme protégé par Belmadi, qui avait exigé son maintien juste après l’arrivée de Amara à la tête de la FAF, a fini par prendre un net ascendant sur son président.

Sur les réseaux sociaux, dans des comptes anonymes, mais connus de tout le monde, Amine Labdi n’hésitait pas à descendre en flammes Amara. Logique cependant lorsqu’on rappelle que ce même Labdi menaçait l’Algérie de sanctions de la FIFA si Zetchi venait à être débarqué par le pouvoir du siège de Dély Ibrahim. Que Belmadi dont il se faisait le porte-parole allait démissionner si Zetchi venait à partir. À lui seul, il a créé la coupure – zizanie serait le mot juste – entre la FAF et l’EN. 

Zizanie 
Pouvait-on du coup continuer avec cette dualité, voire rivalité grotesque pour une fédération qui aspire primordialement à une qualification en Coupe du monde comme si de rien n’était ? Assurément non ! Cependant, une chose est en revanche sûre : le départ d’Amine Labdi a été cautionné par Belmadi. Ce dernier a fini par se rendre compte qu’il avait dans ses rangs un joueur qui jouait contre son camp pour des raisons inavouées. La FAF, dans son communiqué publié lundi soir sur son site officiel, le suggère mais ne le dit pas ouvertement. “Après s’être réuni avec le sélectionneur national pour faire un bilan de la CAN Total Energies – Cameroun 2021, mais également pour se projeter sur le mois de mars prochain et la double confrontation qualificative pour la Coupe du monde de la FIFA – Qatar 2022, face au Cameroun, le président de la Fédération algérienne de football, M. Amara Charaf-Eddine, a tenu ce lundi un conclave avec les membres des différents staffs au niveau du siège de l’instance fédérale à Dély Ibrahim. L’objet de cette réunion est de procéder également à une évaluation détaillée de la participation des Verts à la CAN du Cameroun, et surtout entamer la préparation des deux matchs phares de mars prochain.

Le président de la FAF a appelé à la mobilisation de tout le monde et à faire preuve du même état d’esprit, voire plus, que celui qui a prévalu durant les trois dernières années qui ont permis à nos sélections nationales A et A’ d’atteindre les sommets du football continental et arabe, mais aussi d’aligner une série d’invincibilité historique, sans compter tout le bonheur procuré pour le peuple algérien et les supporters des Verts en particulier.

Le président Amara a exhorté les uns et les autres à resserrer les liens et à ne pas céder aux attaques perfides de certains cercles qui, profitant de la sortie prématurée de la sélection, veulent nuire à la stabilité de la sélection nationale et à compromettre ses ambitions”, écrit la FAF comme pour tourner vite la page Labdi. Enfin. Reste à savoir maintenant si Amara nommera un remplaçant avant la double confrontation contre le Cameroun, alors que l’intérim sera assuré par un autre employé administratif de la FAF. 

 


SAMIR LAMARI 

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