L’Actualité PROCÈS EN APPEL DE L’ANCIEN DGSN ET SA FAMILLE

16 ans requis contre Hamel

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Arab CHIH Publié 20 Novembre 2021 à 01:09

L’ancien DGSN Abdelghani Hamel. © Archives Liberté
L’ancien DGSN Abdelghani Hamel. © Archives Liberté

Une peine de 12 ans ferme a été aussi requise à l’encontre de ses fils Amiar, Chafik et Mourad lesquels, en outre, devront s’acquitter d’une amende de 8 millions de dinars. Quant à Chahinez Hamel, en liberté, elle s’est vu infliger une peine de 3 ans de prison ferme et le paiement d’une amende de 8 millions de dinars. 

C’est mal parti pour l’ancien directeur général de la police algérienne Abdelghani Hamel. Ses ennuis judiciaires ne semblent pas près de s’achever. Le procureur général près la cour d’Alger a requis contre lui, jeudi 18 novembre, lors de son procès en appel qui s’est ouvert à la cour d’Alger, une peine de 16 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions de dinars pour des affaires de corruption. 

Une peine de 12 ans ferme a été aussi requise à l’encontre de ses fils Amiar, Chafik et Mourad lesquels, en outre, devront s’acquitter d’une amende de 8 millions de dinars.

Quant à Chahinez Hamel, en liberté, elle s’est vu infliger une peine de 3 ans de prison ferme et le paiement d’une amende de 8 millions de dinars.  Son épouse, elle, a vu le jugement prononcé à son encontre en août dernier maintenu, soit une condamnation à une année de prison avec sursis.

Par ailleurs, le procureur général près la cour d'Alger a demandé la saisie des terrains, des biens immobiliers et des comptes bancaires de la famille Hamel.  L’ancien DGSN et sa famille sont poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation dont “blanchiment d'argent”, “enrichissement illicite”, “trafic d'influence” et “obtention d'assiettes foncières par des moyens illégaux”.

Dans la même affaire, le procureur général a requis une peine de 5 ans de prison ferme pour l'ex-directeur général de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) Mohamed Rehaïmia. Il a, en outre, réclamé une peine de 2 ans de prison ferme assortie d'une amende de 2 millions de dinars à l'encontre des deux anciens walis d'Oran, Abdelmalek Boudiaf et Abdelghani Zaâlane. 

La même peine a été requise contre les deux anciens walis de Tlemcen et de Tipasa, respectivement Zoubir Bensebane et Moussa Ghellaï. Pour le représentant du parquet, l’ancien DGSN, qui percevait un salaire de 450 000 DA, n’a pas pu justifier tous les biens qu’il possèdait, lui et sa famille, dans plusieurs wilayas du pays (Tlemcen, Oran, Alger, Tipasa, etc.). 

Mieux, il a utilisé son influence due à son poste de responsabilité auprès de ses subordonnés ou des walis pour amasser tous ces biens. Autre chose reprochée par le procureur aux enfants d’Abdelghani Hamel : les logements LSP ou sociaux dont ils ont pu bénéficier sans même en faire la demande.

Pour lui, il n’y a pas l’ombre d’un doute : ils ont profité de la position de leur père pour s’enrichir illicitement et procéder à un blanchiment d’argent pur et simple. Pire, l’ancien DGSN serait intervenu auprès des walis et des administrations pour que les dossiers de ses enfants soient acceptés.

En outre, le procureur général ne s’explique pas aussi le prix de vente — 120 000 DA le mètre carré — des locaux commerciaux que Mme Hamel avait acquis à Tipasa à raison de 20 000 DA le m2. 

“La différence est énorme !”, s’est-il écrié. Pour les avocats de la défense, le représentant du ministère public a construit son réquisitoire sur des déductions et non pas sur des preuves. Pour un avocat, ce dossier a été “gonflé” par la presse et les réseaux sociaux, et on y a mis des appartements vendus à la fin des années 70. 

“Il est triste de voir toute une famille traînée devant la justice pour rien. Pourquoi un tel sort ? Parce qu’Abdelghani Hamel a dit un mot, et toute sa famille doit payer ?”, s’est interrogée l’avocate de Mourad Hamel, avant de réclamer la réhabilitation de la famille Hamel. Fait-elle allusion aux propos tenus par Hamel en juin 2018 lorsqu’il avait déclaré que “celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre ?”. 

Propos tenus dans la foulée du scandale des 701 kg de cocaïne et qui lui avaient valu son limogeage. Ces propos ciblaient, à l’époque, selon les observateurs, un responsable haut placé, aujourd’hui disparu. “Le dossier a été instruit à charge et non pas à décharge”, a dénoncé un avocat d’Amiar Hamel.

Pour d’autres avocats, les enfants de Hamel ont bénéficié au même titre que d’autres Algériens de projets d’investissement ou de logements, et se sont demandés pourquoi ce sont les seuls enfants de l’ancien DGSN qui sont montrés du doigt ? Pour eux, il y a une volonté manifeste de nuire à la famille Hamel. 

“Ils ont ciblé les Hamel et les autres accusés ne sont que des dommages collatéraux. Il faut normaliser les choses. La justice doit construire le pays et donner confiance aux citoyens”, a lancé un avocat de Mohamed Rehaïmia, ex-directeur général de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), qui croupit à la prison d’El-Harrach et qui, selon son avocat, est victime d’“une poursuite sélective”. 

Le 12 août dernier, lors du procès en appel des prévenus impliqués dans cette affaire, la chambre pénale près la cour d’Alger avait prononcé une peine de 12 ans assortie d’une amende de 8 millions de dinars à l’encontre d’Abdelghani Hamel, soit 3 ans de prison de moins par rapport à la sentence prononcée, en avril dernier, par le tribunal de Sidi M’hamed.

Ses enfants ont été condamnés à des peines diverses : Amiar à 8 ans de prison ferme, Chafik à 6 ans de prison ferme, Mourad à 5 ans de prison ferme et Chahinez à une peine de 2 ans de prison, dont une année avec sursis. 

Réinscrite au rôle après la décision de la Cour suprême qui a accepté le pourvoi en cassation introduit dans les arrêts rendus par la cour d’Alger en août 2020, l’affaire avait été reportée le 20 octobre dernier.
 

Arab C.

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