
Plus de 6 milliards de dinars destinés au développement des communes dorment dans les caisses de la wilaya de Tizi Ouzou faute de consommation, a révélé, hier, le wali de Tizi Ouzou, Djillali Doumi, au cours d’une rencontre improvisée avec les nouveaux P/APC, après le report de la visite du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.
“Au niveau de la wilaya, nous avons une cagnotte en cours de 12 milliards de dinars en PCD, et seuls 53,22% de ce budget ont été consommés”, a déploré Djilali Doumi, tout en précisant que ce montant représente 752 opérations non lancées et 273 opérations à l’arrêt.
“Globalement, il y a plus de 1 000 opérations à votre niveau et qui ne sont toujours pas réalisées”, a expliqué M. Doumi aux nouveaux édiles communaux, ajoutant que ces opérations ont été malheureusement proposées par les APC qui n’ont pas pu, par la suite, les concrétiser.
Outre les PCD, le wali a évoqué le Fonds commun des collectivités locales (FCCL), lui aussi en souffrance. “Le deuxième volet est le FCCL qui est géré directement par les communes. Ce fonds de solidarité des communes, créé pour répondre à des demandes urgentes, connaît des contraintes”, a relevé M. Doumi.
“Il y a plus de 2 milliards de dinars dans ce Fonds, mais, malheureusement, les APC n’en ont consommé que 5,21%. Là aussi, il y a un grand travail qui nous attend”, a détaillé le wali, pour qui les opérations sont inscrites et les crédits disponibles pour reprendre ces projets.
Autre point évoqué devant les nouveaux P/APC : le programme des zones d’ombre. “Ce programme a été mis en financement avec 413 opérations pour un montant de 2 milliards de dinars, dont plus d’un milliard financé sur les PCD et 27 milliards de centimes financés sur le FCCL. Ce programme n’a pas enregistré de bons résultats. Nous continuons à patauger”, a-t-il encore regretté. “Les montants sont énormes, et à votre niveau, il est temps que vous repreniez tous ces détails avec les chefs de daïra et les comités techniques, afin de redresser cette situation”, a-t-il insisté.
Abordant le volet relatif à l’habitat rural, Djillali Doumi a indiqué que pas moins de 6 000 logements de ce type ne sont pas lancés. “Cette situation nous pénalise car elle ne nous permet pas de demander un quota supplémentaire. Nous ne pourrons pas ajouter d’autres programmes si nous continuons à traîner”, a-t-il expliqué.
Le même constat a été fait pour ce qui est des logements sociaux dont 1 100 ne sont toujours pas lancés. “Une instruction a été donnée, afin de redéployer ces logements à travers les communes qui offrent le plus de possibilités. C’est une réponse à une demande sociale. Nous devons traiter la chose avec sérénité”, a affirmé M. Doumi. Et d’évoquer le budget d’équipement prélevé sur le budget de wilaya qui, lui aussi, n’a pas été consommé en totalité.
“Ce budget s’élève à plus de 3 milliards de dinars pour 1 673 opérations. Il n’est consommé qu’à 52,74%”, a-t-il déploré. “Ce qui est aberrant, c’est que ces demandes sont venues sous le sceau de l’urgence”, a-t-il poursuivi.
À l’issue de cette réunion, le wali a exhorté les nouveaux élus de prendre en charge immédiatement ces opérations en souffrance ou de les convertir dans d’autres projets réalisables.
“Je ne peux pas demander des fonds complémentaires, alors que j’ai 6 milliards de dinars qui sont en souffrance dans les communes. Ce sont des chiffres très inquiétants”, a expliqué le wali pour qui, la première préoccupation est de relancer ces projets.
“Les communes doivent, dans les prochains jours, se préparer pour arrêter la démarche de prise en charge. Et l’exécutif aura à sillonner toutes les communes pour tenir des séances de travail dans l’objectif de faire évoluer les choses”, a conclu le wali.
K. TIGHILT