L’Actualité Elles cumulent 172 milliards de dinars de dettes

70% des PME en défaut de paiement

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Lyes MENACER Publié 07 Février 2021 à 09:22

© Archives Liberté
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Les déboires financiers des jeunes entrepreneurs sont dus au délai de paiement et aussi aux conséquences de l’arrêt quasi total de l’économie dû à la pandémie de coronavirus.

Quelque 8 000 entreprises ont déposé des demandes de rééchelonnement de leurs dettes depuis septembre, selon le directeur de l’Agence nationale de soutien du développement de l’entrepreneuriat. Au moins 70% des petites entreprises sont en défaut de paiement ou ont des difficultés à rembourser les crédits contractés auprès des banques, dans le cadre du dispositif de soutien à l’emploi, a indiqué, hier, le directeur général de l’Agence nationale de soutien du développement de l’entrepreneuriat (Anade, ex-Ansej – Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes), Mohamed Cherif Bououd, lors de son passage au Forum du quotidien Echaâb. “Depuis 2011, nous avons recensé quelque 70% de petites entreprises financées par notre dispositif, en défaut de paiement ou ayant des difficultés, même si certaines d’entre elles continuent à activer normalement”, a affirmé Mohamed Cherif Bououd, qui évalue ces dettes envers les banques à 172 milliards de dinars.

Le responsable de l’Anade explique ces déboires financiers des jeunes entrepreneurs, sur la période citée, par le délai de paiement spécifique à cette catégorie d’entrepreneurs, d’une durée de trois ans et à laquelle s’ajoute un an et demi pour déposer le dossier personnel au fonds de garantie. Mais il y a aussi les conséquences de l’arrêt quasi total de l’économie dû à la pandémie de coronavirus, affirme-t-il. Les faillites des petites entreprises ont coûté au Trésor public plus de 27 milliards de dinars, puisés dans le fonds de garantie, qui a eu déjà à traiter le cas de 22 000 sociétés sur un total de 50 000 dossiers.

“Le fonds de garantie étudie actuellement environ 50 000 dossiers”, a précisé le M. Bououd, affirmant que l’État a décidé de revoir sa copie, après avoir accordé des crédits à des taux de 1 à 2% il y a dix ans, une période marquée par un contexte politico-social difficile. Évoquant le volet du rééchelonnement de la dette détenue par les établissements financiers auprès des jeunes entrepreneurs, le directeur général de l’Anade évoque le dépôt de 8 000 dossiers.

“Il y a 8 000 entreprises qui ont déposé des demandes de rééchelonnement de leurs dettes depuis septembre”, a-t-il expliqué, soulignant que cette opération implique une annulation des intérêts bancaires sur les crédits contractés auprès des banques, selon la décision prise par les autorités, après de nombreuses manifestations des jeunes entrepreneurs, dont certains affirment n’avoir jamais pu travailler faute de marchés ou de vrais débouchés. Une plateforme numérique a été mise en place pour faciliter l’enregistrement des entreprises souhaitant rééchelonner leurs dettes, a ajouté M. Bououd, qui a reconnu que des ajustements étaient nécessaires pour éviter les erreurs du passé.

Depuis 1996, date du lancement du dispositif Ansej, devenu Anade depuis 2020, il y a eu création de près de 400 000 petites entreprises, affirme l’invité du forum d’Echaâb, expliquant qu’ajourd’hui, l’État adopte une approche purement économique, dans le cadre du dispositif de l’emploi des jeunes. Cela dit, concernant les entreprises en difficulté, il affirme que l’État a décidé depuis juillet 2020 d’une série de mesures en faveur de ces entreprises, allant de l’aide pour la reprise de l’activité de certaines d’entre elles au soutien pour gérer des situations de faillite.

L’État peut aussi aider des entreprises en difficulté à trouver un repreneur. Par ailleurs, Mohamed Cherif Bououd affirme que le financement de l’emploi des jeunes dans le secteur industriel ne représente que 7%, l’investissement ayant tourné surtout vers le secteur agricole, notamment dans le sud du pays.

 


Lyès Menacer

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