L’Actualité AFFAIRE DE L’ASSASSINAT DE DJAMEL BENSMAÏL

92 mis en cause devant la justice

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Mehdi MEHENNI Publié 24 Août 2021 à 00:12

© C. E.
© C. E.

Les individus présentés devant la justice sont poursuivis pour les chefs d’accusation d’homicide volontaire, de lynchage et d’immolation par le feu d'un cadavre, de violation de l'enceinte d'un poste de police, d’appartenance à un groupe terroriste et d’actes de vandalisme portant atteinte à la sécurité de l'État.

Les fourgons de police ont défilé, tout au long de la matinée d’hier, 23 août 2021, rue Abane-Ramdane, à Alger, pour présenter les 92 mis en cause dans l’assassinat du jeune Djamel Bensmaïl, devant le tribunal de Sidi M’hamed. Un dispositif sécuritaire impressionnant quadrillait les lieux depuis déjà la matinée et les représentants des chaînes TV, tenus à distance, tentaient, tant bien que mal, de capter quelques images.

La nouvelle de la présentation des 92 suspects dont trois femmes, arrêtés dans plusieurs wilayas, selon des sources judiciaires citées par l’APS, a fait aussi courir beaucoup de curieux vers le tribunal. Dans un premier temps, et en l’absence d’une source d’information officielle, des rumeurs et des chiffres contradictoires ont circulé, pendant une bonne partie de la journée, sur le nombre et les personnes présentées devant le procureur.

En  milieu  d’après-midi  finalement,  des  sources  judiciaires  ont  précisé à l’agence  de  presse  officielle le  nombre  (92 mis  en  cause)  et  les  chefs d’accusation retenus contre eux, à savoir “homicide volontaire, lynchage et immolation par le feu d'un cadavre, violation de l'enceinte d'un poste de police, appartenance à un groupe terroriste et actes de vandalisme portant atteinte à la sécurité de l'État”, a précisé la même source.

Djamel  Bensmaïl,  34 ans, originaire  de  Miliana,  à  114 km  au  sud-ouest d’Alger, s’était rendu dans la wilaya de Tizi Ouzou pour apporter son aide suite aux incendies qui se sont déclarés dans la région  le  lundi 9 août  et  qui  ont décimé plusieurs villages.

Il sera assassiné deux jours plus tard, soit le mercredi  11 août, à Larbâa Nath Irathen, par une foule  hystérique qui  le désignait comme “pyromane”, et qui avait pu  l’arracher  des  mains  de  la  police, alors  qu’il  se  trouvait dans un fourgon stationné dans l’enceinte du siège de la sûreté de daïra.

Les images du lynchage à mort du jeune  Djamel  ont  vite  circulé sur les réseaux sociaux et provoqué une onde de choc soutenue par des appels cultivant la haine et la vengeance, et qui s’est répandue à travers la Toile.

Seule l’intervention, à temps, de Noureddine, le père du défunt, a calmé les esprits et déjoué le piège de  la discorde.  Des  personnalités et des partis politiques  avisés, à  l’exemple  du  Front des forces socialistes (FFS), ont également appelé à  la retenue et  à  la  vigilance, et  à  ne  pas  se  laisser entraîner par les rumeurs.

“Nous appelons le peuple algérien à s'unir et à resserrer les rangs dans ces moments difficiles, à poursuivre cet élan de solidarité et à ne pas céder aux campagnes malveillantes qui visent à semer la peur et la discorde parmi le peuple d'une seule nation”, avait écrit le FFS le lendemain de ce crime odieux. Mais les images diffusées le dimanche 15 août, lors du point de presse du directeur général de la Police judiciaire, consacré à cette affaire, allaient ajouter à l’exaspération générale.

Les témoignages filmés des individus arrêtés dans le cadre de l’enquête et les séquences montrant, entre autres, un individu égorgeant la dépouille calcinée du jeune défunt, diffusés en direct à la télévision publique, ont provoqué de nouveau les esprits et les appels à la haine raciale et au “nettoyage ethnique” qui ont repris de façon alarmante sur les réseaux sociaux.

Le Parti des travailleurs est intervenu d’ailleurs, le surlendemain, à travers un communiqué, pour dénoncer “la diffusion des scènes atroces”, mettant en garde contre “l’instrumentalisation du crime” et rappelant que “seule la justice est habilitée à trancher à l’issue de l’enquête”.

Il aura fallu d’ailleurs l’arrestation, à Oran et à Annaba, d’auteurs d’appels à la violence pour baisser la température. À rappeler que le Haut-Conseil de sécurité, réuni le mercredi 18 août, sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, a évoqué “l’implication des mouvements terroristes, le MAK et Rachad, dans les incendies en Kabylie et l’assassinat de Djamel Bensmaïl”. 
 

M. M.

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