L’Actualité ENTRE RATIONNEMENT INCONTOURNABLE ET PERTURBATION CHRONIQUE

À Alger, l’eau au compte-goutte

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Mohamed MOULOUDJ Publié 22 Juin 2021 à 22:27

© D. R.
© D. R.

Voilà une situation qui commence à faire jaser, alors que l’été vient à peine de commencer : le programme  ininterrompu  de l’alimentation en eau potable de la capitale n’est plus en vigueur. 

Passé  le mois de  Ramadhan  de  quelques semaines, les  autorités ont décidé de recourir à des coupures systématiques, parfois intempestives, de l’alimentation en eau de plusieurs quartiers. Fini donc le temps où l’eau coulait à flots dans les robinets H24.

Si la raison de ces suspensions récurrentes sont connues de tous, liées principalement au manque de la ressource et à la diminution de la pluviométrie, la gestion de la distribution, en revanche, aggravée par une communication approximative, laisse à désirer.

Une situation qui préfigure d’un été qui sera difficile. Pourtant, lorsque la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal) avertissait au début du mois en cours sur des coupures de l’alimentation, l’annonce avait été vite démentie par le ministère des Ressources en eau.

Dans son communiqué, le département de Mustapha Kamel Mihoubi avait rassuré sur la continuité de la distribution de l’eau sans interruption. Le ministère avait même évoqué “des instructions fermes” pour “assurer un approvisionnement régulier en eau potable” suivant “le programme établi à Alger”.

Mais le ministère n’a jamais rendu public le programme auquel il avait fait référence dans son communiqué. Se basait-il sur le programme arrêté par la Seaal dans son communiqué démenti, ou s’agissait-il d’un autre programme ? Même si aucune information n’est venue “étancher” la soif des citoyens, ces derniers considèrent que sur le terrain, les “assurances” de M. Mihoubi sont presque sans effet.

La preuve : ces multiples quartiers de la capitale qui sont sans eau depuis plusieurs jours, tandis que d’autres ne sont alimentés que durant quelques heures, à l’image du quartier Les Bananiers à Bab Ezzouar, de Draria, notamment El-Achour, d’Ouled Belhadj du côté de Baba Ali, de Saoula, de  Gué-de-Constantine, de Sidi Fredj, etc. Des coupures intempestives et désordonnées qui restent incompréhensibles aux yeux des citoyens.

Sans aucune communication pour tenir informés les clients, l’Algérienne des eaux et, plus particulièrement, la Seaal semblent gérer au jour le jour le peu de ressources dont elles disposent, mais se gardent “d’assumer” ces coupures, ou du moins d’y remédier pour mettre de l’ordre dans la gestion.

L’histoire des coupures annoncées récemment par la Seaal avaient, faut-il le rappeler, provoqué quelques couacs après “les instructions” du ministre.

En effet, sa sévère mise au point avait été précédée la veille par le limogeage des  cadres  de  la  Seaal  dont  des  directeurs  de  la  distribution   et  de la production. Le ministre a chargé, à l’occasion, le directeur des ressources en eau de la wilaya  d'Alger  d'assurer  la  gestion  sous  l'autorité  du wali, avait indiqué un communiqué du ministère.

Ces limogeages n’ont pas pour autant atténué “la crise”, puisque la ressource n’est toujours pas  distribuée  comme  promis.  Si  les  restrictions  décidées peuvent s’expliquer par les travaux effectués sur les réseaux de canalisation que la Seaal annonce souvent, il reste  que  la  gestion  approximative  de la distribution n’est pas étrangère à ces perturbations.

Rien que pour les quatre derniers mois, la Seaal a lancé sur son site internet des avis  de  coupure  pour, justifie-t-elle, des  travaux.  Ces  coupures  ont concerné pratiquement tous les quartiers  de  la  capitale, ou  du  moins une grande partie  de l’Algérois. Mais  en  aucun  cas, la Seaal  n’a  évoqué  des coupures pour manque d’eau.

C’est dire l’effort de communication et d’explication attendu par cette société surtout qu’avec des barrages, dont la plupart sont  quasiment  à  sec  et des stations de dessalement qui ne répondent pas à la forte demande, le stress hydrique  risque  de  s’installer  durablement, alors  que  l’été,  période  des grandes chaleurs et de forte demande de la ressource, ne fait que commencer.
 

Mohamed MOULOUDJ

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