L’Actualité UN EXORCISTE TUE SA SŒUR ET SA NIÈCE À FERAOUN (BÉJAÏA)

Abominable double crime à Ichekaben

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Kamal OUHNIA Publié 01 Avril 2021 à 09:00

© D.R
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Le petit village d’Ichekaben est sorti de son anonymat par un double crime digne d’un film de science fiction. Il lève le voile sur la face sombre d’individus qui ont basculé de l’autre côté de l’humanité. 

Un abominable double crime digne des films d’horreur a plongé la population de la commune de Feraoun, dans la wilaya de Béjaïa, dans l’émoi et la consternation. Il s’agit, en fait, d’une mystérieuse histoire de sorcellerie et d’exorcisme qui a coûté la vie à une jeune femme de 44 ans, Rahima I., et à sa fillette Manel, âgée d’à peine 5 ans. Ce qui choque le plus est que le présumé meurtrier n’est autre que le frère cadet de la jeune maman, un cadre d’entreprise qui vient de se découvrir une vocation religieuse : l’exorcisme.

Ce double meurtre, qui vient d’allonger la liste des victimes de féminicide en Algérie, remonte à la soirée du 9 mars dernier, soit au lendemain de la Journée internationale des droits de la femme. Le drame a eu lieu au domicile des deux victimes, sis au village d’Ichekaben, perché sur les hauteurs de la commune de Feraoun relevant de la daïra d’Amizour.

Selon les témoignages de citoyens de ce village, qui se sont constitués en collectif de soutien à la famille des victimes, le jeune trentenaire qui voulait se lancer dans la pratique de la sorcellerie était tenté, au départ, de sacrifier sa nièce de 5 ans (Manel) pour vraisemblablement chasser les démons du corps de sa sœur, Rahima, à laquelle il n’a pas caché son plan diabolique. Devant le refus catégorique de cette dernière de sacrifier sa petite fille, l’homme n’a pas hésité à concocter un complot satanique qui sera malheureusement fatal pour la maman et sa fille.

Profitant de l’absence du mari de sa sœur, le jeune exorciste, accompagné de sa mère, son père et sa sœur, débarque au domicile de sa sœur pour une prétendue séance d’exorcisme qui permettrait de la délivrer de ses démons. Malheureusement, cette pratique de rituels sataniques qui se décline par des coups violents à la limite de la torture corporelle, relatent les membres dudit collectif citoyen, a causé la mort de Rahima.

Après le décès de la jeune maman, c’est au tour de la fillette de subir le même sort. Celle-ci aurait succombé à une strangulation. “Toutes les deux sont mortes des nombreux coups reçus et de strangulation. Les décès seront confirmés à la polyclinique de Feraoun au petit matin du mercredi 10 mars, où le médecin de garde a alerté la brigade de gendarmerie locale”, affirme le même collectif citoyen.

Au lendemain de ce double crime, les gendarmes de Feraoun convoquent le présumé meurtrier, ses deux parents et sa sœur, qui auraient été présents à ces scènes d’horreur. Présentés devant le procureur de la République près le tribunal d’Amizour, le principal mis en cause a aussitôt été placé sous mandat de dépôt, alors que les trois autres personnes ont été libérées après une dizaine de jours de détention provisoire, en attendant les conclusions de l’enquête judiciaire confiée aux services de la Gendarmerie nationale. 

Contacté, le P/APC de Feraoun, Mohamed Haroune, a tenu à dénoncer ce “crime abject”, tout en réclamant que “justice soit rendue”. Sur sa lancée, il affirme s’être engagé à faire bénéficier les membres de la famille endeuillée par ce double crime d’un logement rural dans le cadre du Fonds national du logement (Fonal). À noter enfin que le collectif de soutien à la famille des deux victimes a lancé, à travers sa page facebook dénommée “I Manel Akked Yemm-as” (Pour Manel et sa mère), un appel à une marche silencieuse, demain, au village Ichekaben.

Selon le chargé de communication dudit collectif, Hafit Benikhlef, cette marche démarrera du domicile familial des deux victimes jusqu’au cimetière du village. Son principal mot d’ordre : “Justice pour Manel et Rahima !”

 

 

KAMAL OUHNIA

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