L’Actualité POURSUIVI POUR FAUX ET USAGE DE FAUX

Ali Haddad risque 3 ans de prison ferme

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Samir OULD ALI Publié 08 Décembre 2021 à 23:06

© Archives Liberté
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Le procureur de la République a requis trois années de prison ferme contre les frères Haddad et quatre ans contre neuf autres accusés.

L’ancien P-DG du groupe ETRHB, Ali Haddad, son frère Ameziane et une dizaine de cadres du port d’Oran ont comparu, hier, devant le tribunal de Fellaoucène, dans le cadre d’une affaire de surfacturation et de perception d’indus avantages présumés remontant aux années 2016/2017.

Ali Haddad et son frère étaient poursuivis pour faux et usage de faux tandis que les responsables du port d’Oran, des chefs de service et des syndicalistes, devaient répondre d’abus de fonction.

Entendu par visioconférence depuis la prison de Lambèse-Tazoult (Batna), l’ancien président du FCE a rejeté les charges qui pèsent sur lui en niant toute relation avec les responsables du port d’Oran.

“Je n’ai rien à voir dans cette affaire. Il y avait un transitaire assermenté qui s’occupait des relations avec la direction du port et les douanes, et je n’étais pas habilité à lui donner des instructions”, a expliqué Ali Haddad au juge qui lui faisait remarquer que le transitaire était employé par l’entreprise dont il était le patron.

L’ex-patron de l’ETRHB, qui a affirmé que le port d’Oran devait à son entreprise la somme de 100 millions de centimes, s’est également étonné du fait que ni le transitaire en question ni le P-DG du port n’ont été entendus lors de l’instruction du dossier.

Comparaissant libres, les responsables de la comptabilité et des finances, de l’exploitation, de la manutention, de la sécurité interne et des syndicalistes ont, tour à tour, rejeté l’accusation d’abus de fonction et, pour certains, reconnu de “simples erreurs” dans l’établissement des factures qui ont été corrigées.

“L’ETRHB nous a transmis une correspondance dans laquelle elle signalait qu’elle n’avait pas eu recours aux chariots élévateurs pour transborder sa marchandise, prestation que nous avions facturée par inadvertance. Ce que la commission des recours a reconnu et nous avons rectifié l’erreur”, a expliqué le chef du service comptabilité.

Le juge a, par la suite, entendu Noureddine Tounsi, lanceur d’alerte qui, alors qu’il était responsable commercial, avait dénoncé ce qu’il avait considéré comme des faits de corruption et de malversation. “J’ai découvert des irrégularités dans le traitement des dossiers liés à l’ETRHB et au port d’Oran.

N’ayant pas trouvé une oreille attentive auprès de ma hiérarchie, j’ai porté un dossier documenté à la Gendarmerie nationale”, a relaté le lanceur d’alerte qui a rappelé avoir été “sanctionné, menacé et licencié pour avoir voulu défendre les intérêts du port d’Oran”.

Noureddine Tounsi qui n’a pas omis de réitérer sa demande de la protection garantie aux lanceurs d’alerte, a qualifié de “partiales” deux expertises qui avaient conclu à l’inexistence d’un préjudice financier au port d’Oran. “Je souhaite que l’IGF se penche sur ce dossier et d’autres affaires de corruption que je peux prouver”, a-t-il insisté, provoquant l’irritation des avocats de la défense.

Une irritation qui a atteint son comble quand l’avocat du lanceur d’alerte a introduit une demande de constitution de témoin en tant que partie civile.

“C’est un homme qui a été malmené et injustement sanctionné pour avoir voulu faire œuvre utile. Il est logique qu’il demande réparation pour ce qu’il considère comme une injustice”, a plaidé le juriste.

Dans une brève intervention, l’avocate de la partie civile, soit l’entreprise portuaire, a considéré que le port d’Oran n’avait subi aucun préjudice financier et qu’il n’y avait, par conséquent, aucune demande de réparation. “Un audit interne a conclu à des erreurs et les deux responsables ont été sanctionnés par des mises à pied”, a-t-elle laconiquement avancé.

Le représentant du parquet a, lui, requis trois années de prison ferme contre les frères Haddad et quatre ans contre les autres accusés, des peines assorties d’une amende.
 

S. OULD ALI

 

 

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