L’Actualité ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

Annaba : Urnes boudées

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A. ALLIA Publié 12 Juin 2021 à 23:34

à 17h, le taux de participation n’a pas dépassé 13%.

Journée ordinaire que celle vécue hier à Annaba, où les citoyens appelés à élire leurs représentants à l’APN n’ont en rien dérogé à leurs habitudes. Sur les terrasses du Cours de la Révolution, poumon de la ville, les mêmes clients auxquels se mêlaient quelques gens de passage sirotent leur café-presse. La désinvolture de ces lève-tôt tranche singulièrement avec le mouvement des dizaines de voitures officielles  encadrées par des fourgons de police qui traversent cet espace à toute vitesse. Il s’agit du cortège qui accompagne le wali d’Annaba jusqu’au CEM Abane-Ramdane, centre de vote, où ce responsable s’acquitte habituellement de son devoir électoral, flanqué d’une impressionnante suite. Quelques instants plus tard, le centre-ville s’enfonce de nouveau dans la quiétude matinale, faisant oublier qu’on est en un jour annoncé comme étant celui du grand changement de la vie politique et sociale du pays. La même ambiance prévaut au niveau du collège de Bouzered-Hocine, situé non loin et qui est connu comme étant le centre de vote le plus important de la ville côtière.

Là encore, le calme est absolu et l’on croirait que cet établissement prestigieux est fermé, n’étaient ces policiers en tenue et ces éléments de la Protection civile postés devant la porte d’accès qui tiennent à distance un groupe de jeunes représentant certains candidats. À l’intérieur, il n’y a pas grand monde, sinon les encadreurs chargés de l’accueil et de l’orientation des citoyens vers les bureaux affectés au scrutin, qui veillent à ce que les rares personnes admises portent leur masque avant de les soumettre à un contrôle de température comme l’exige le protocole sanitaire. 

Le personnel n’est pas du tout débordé par la foule des grands jours, et pourtant, l’opération prend longtemps, notamment avec les personnes âgées auxquelles il faut tout expliquer. Il faut dire que le nouveau mode électoral présente des difficultés pour ceux qui ne savent pas écrire et qui ne peuvent en aucun cas se faire assister par une tierce personne, comme exigé par l’Anie, soi-disant pour éviter toute tentative de fraude. “Nous devons être vigilants tout en veillant à ce que les électeurs qui se présentent à nous ne soient pas découragés par le nombre des bulletins de vote qui leur sont proposés. Sur 49 listes validées à Annaba, on compte 30 listes d’indépendants et 19 partis politiques.

Tous les moyens matériels ont été mis à la disposition des électeurs et des candidats en lice, mais la tâche n’est pas évidente avec cette disposition qui devrait permettre d’assurer le secret du vote, et donc de garantir le libre choix des électeurs, sans pression aucune”, confie ce chef de bureau qui nous apprend qu’à 10h, l’on enregistrait à peine 2% de suffrages exprimés.  Plus loin encore, à Sidi Salem et bien que l’on soit en début d’après-midi, les habitants de ce quartier défavorisé ne se bousculent pas non plus devant les urnes, avec un taux de participation qui n’atteint même pas 8%.

Un quadragénaire rencontré à proximité de cet établissement explique que la population de cette partie de la ville se désintéresse du Parlement qu'elle perçoit au mieux comme une chambre d'enregistrement inutile, au pire comme un moyen d’enrichissement pour des opportunistes qui se détourneront d’elle une fois leur ticket pour une mandature dans la poche. “Bien évidemment que je ne voterai plus”, lance ce citoyen. “Avant, nous avions de l'espoir, mais aujourd'hui, nous l’avons perdu”, ajoute-t-il, en rappelant toutes les promesses qui ont été faites par les candidats précédents et qui ne se sont jamais concrétisées. Ce qui explique le taux de participation de 12 ou 13%, annoncé officieusement à 17h.

A. Allia

 

 

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