L’Actualité AFIN DE RÉPARER LES DÉGÂTS CAUSÉS PAR LES FEUX DE FORÊT

Béjaïa réclame un plan d’urgence

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Kamal OUHNIA Publié 25 Août 2021 à 23:27

© D. R.
© D. R.

Pas moins de 13 000 hectares de couvert végétal de la wilaya de Béjaïa ont été dévorés par les dizaines de foyers d’incendie qui se sont déclarés du 9 au 19 août dans une douzaine de communes de la région.

C’est  ce  que   révèle   le  rapport   préliminaire  de  la  commission hydraulique, agriculture, tourisme, pêche  et  forêts  de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Béjaïa, dont les membres ont sillonné l’ensemble des villages touchés par les derniers feux de forêt à travers les communes d’Adekar, de Béni Ksila, de Toudja, d’El-Kseur, de Kendira, de Barbacha, d’Amizour et de Boukhelifa.

Le  premier  constat  fait  par  cette  commission, selon  l’un de ses membres, Saddek Amara en l’occurrence, est “le manque flagrant de postes de vigiles et de points d’eau (retenues collinaires)” et “l’absence de travaux d’urgence, notamment l’entretien et le nettoyage des pistes forestières, ainsi que des tranchées pare-feu”.

Sur le plan opérationnel, il  a  également  été  constaté “un déficit en moyens humains et matériels, notamment chez les services forestiers”, a-t-il ajouté. L’exemple le plus édifiant, a-t-il soutenu, est la circonscription des forêts d’El-Kseur qui chapeaute un vaste territoire (El-Kseur, Toudja, Amizour, Barbacha, Kendira, Feraoun, Semaoun et Béni Djellil) avec des moyens dérisoires. 

Selon notre interlocuteur, plusieurs projets de réalisation de nouveaux districts des forêts, à l’instar de celui de Barbacha, demeurent malheureusement gelés par les autorités, dans le cadre de la politique d’austérité décidée par le gouvernement. Évoquant les dégâts causés par ces feux de forêt, M. Amara nous fera savoir qu’au village d’Aït Smaïl, situé sur les hauteurs de la commune d’El-Kseur, quelque huit maisons, dont deux inhabitées, ont été partiellement touchées par les flammes.

“En tout cas, le paysage de notre région est désolant. Une grande partie de notre patrimoine forestier a été dévorée par les  feux  en  l’espace  de  quelques jours. Faute de moyens conséquents, nos équipes d’intervention sont impuissantes devant l’ampleur de ces brasiers”, nous a déclaré, d’un air désolé, cet élu de l’APW.

Selon ses dires, outre les espèces forestières, dont le chêne-liège, le chêne vert et le pin d’Alep, plusieurs variétés d’arbres fruitiers sont parties en fumée. Parmi les surfaces agricoles ravagées par les flammes, on cite notamment des oliveraies, avec une perte de plus de 190 000 plants, plus de 11 000 figuiers et 11 000 caroubiers calcinés.

À cela s’ajoutent des vergers d’agrumes, de nectarines, de pruniers, de pommiers… “Mais ce qu’on déplore le plus, c’est la perte d’une collection de 13 variétés très rares de cerisiers, enregistrée dans un verger à Kendira”, regrette amèrement M. Amara. Et d’ajouter que toutes les filières de l’élevage (bovin, ovin, caprin, aviculture, abeilles, cuniculture…) ont subi des pertes incommensurables. Concernant les pertes animales, on déplore la mort de plus de 120 têtes de bovins, 205 d’ovins et plus de 300 caprins.

Par ailleurs, on nous signale des dommages subis sur des conduites d’eau potable à Adekar, Béni Ksila et Kendira, mais aussi sur le réseau électrique dont les faisceaux de câbles (torsadés) ont été détruits par les flammes, notamment à El-Kseur, à Adekar et à Toudja.

En termes de recommandations, les membres de la commission de l’APW proposent la mise en place d’un programme d’urgence conséquent en vue de réparer les dommages occasionnés par ces incendies dévastateurs.

Parmi les actions à mener sur le terrain, dans le cadre de ce plan d’urgence, on note l’ouverture de pistes forestières et l’aménagement des pistes agricoles déjà existantes, ainsi que la mise en place de tranchées pare-feu, afin de sécuriser les zones rurales les plus vulnérables, telles que les régions de Toudja, d’Adekar, d’El-Kseur, de Béni Ksila… Ils préconisent, en outre, le renforcement du dispositif de lutte contre les incendies de forêt à travers la dotation des services forestiers et ceux de la Protection civile de plus de moyens humains et matériels.

“Il faut souligner que toutes ces recommandations ne datent pas d’aujourd’hui, puisqu’elles ont été déjà formulées par les différentes directions de wilaya concernées. Hélas ! Elles sont restées lettre morte”, s’indigne M. Amara.  
 

KAMAL OUHNIA

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