L’Actualité le verdict a été rendu hier

Brahim Laâlami condamné à 2 ans de prison ferme

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Chabane BOUARISSA Publié 15 Février 2021 à 23:37

© D. R.
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Les avocats de la défense de l’activiste avaient  décidé  de  boycotter les audiences car, selon  eux, “les conditions  d’un procès  équitable n’étaient pas réunies”.

Un jour  après le  deuxième  anniversaire  de  sa  marche, du  14  février 2019, contre le 5e mandat de Bouteflika, l’activiste Brahim Laâlami, a été condamné hier, à deux ans de prison ferme assortie d’une  amende  de 20 000 DA, par le tribunal  correctionnel  de  première  instance  de  Bordj  Bou-Arréridj.

Brahim Laâlami  a  été  jugé  sans  la  présence  de  ses  avocats  qui  avaient  boycotté l’audience du 8 février dernier pour protester contre ce qu’ils avaient considéré comme “une absence de conditions d’un procès équitable’’.

Dans son réquisitoire, le parquet  avait  requis 4 ans  de prison ferme assortie d’une amende de  500 000 DA. L’activiste était poursuivi, cette fois-ci, selon le collectif des avocats de la défense, pour “discrimination et discours de haine’’, “outrage à corps constitués”, “utilisation de la force contre un agent de la force publique…”.

Pour rappel, le collectif avait dénoncé, dans un communiqué lu devant le juge, les atteintes aux libertés d’opinion, d’expression et de circulation des citoyens. Les avocats avaient aussi  décidé, en  concertation  avec  leurs mandants, de boycotter toutes les audiences qui concernent les activistes du Hirak pour ne pas “cautionner  les   abus’’.  Les  avocats  du  collectif  de  défense, qui avait boycotté le procès la  semaine  passée, estiment  qu’ils  savaient que Brahim Laâlami serait condamné à une lourde peine.

“Nous savions qu’il allait être condamné  et  notre  boycott  était juste car les conditions d’un procès équitable n’étaient pas réunies”, a déclaré le collectif des avocats de la défense, après le verdict. “En ce qui nous concerne, nous avons démontré que Brahim Laâlami a été victime d’une action politique et de vengeance. Nous avons dénoncé son arrestation, son interrogatoire pendant son arrestation devant la PJ, son instruction devant le juge d’instruction et le jour de son procès, le 8 février 2021”, dira Me Mounir Gherbi, l’un des avocats du collectif de la défense.

“C’est une condamnation politique très lourde. On vient de condamner le premier activiste qui est sorti le 14 février 2019 pour dire ‘Non au 5e mandat de Bouteflika’  et  d’appeler  à  un  changement  du  régime”,  ajoute  Me Mounir Gherbi qui rappelle que son mandant  est  poursuivi pour 6 chefs d’inculpation : il a été acquitté pour 3 et  condamné  pour 3  autres. “Deux affaires concernent l’outrage au président de la République et à un corps constitué que la loi punit avec des amendes.

Pour la troisième, ‘discrimination et discours de haine’, ni les enquêteurs ni la justice n’ont pu prouver ce qu’ils avançaient”,  précise Me Mounir Gharbi. “Le collectif des avocats de la défense maintient son boycott des affaires liées à des délits d’opinion  et  attend  une  réaction  des  autorités  judiciaires sur ce sujet”, tient à noter Me Mounir Gherbi.

“Cette sentence sévère survient à une semaine du deuxième anniversaire du  Hirak,  le  soulèvement  populaire  déclenché  le  22  février  2019,  pour sanctionner un des hommes de ce  Hirak”, dira  Me Zine  Boukhari,  un autre fervent défenseur des droits de l’Homme, qui ajoute que “Brahim Laâlami va déposer un recours.” “Maintenant, on s’attend, outre cette sévère peine, à son transfert à la prison d’El-Menéa !”, prédit l’avocat.

De son côté, Me Belkacem Belaabasi a dénoncé  cet  acharnement  et  parle d’un procès purement politique. “Ce verdict confirme la tentation liberticide du pouvoir, il durcit les peines, accentue la répression pour faire taire le Hirak et toute voix discordante.”

Dans cette dernière affaire, Brahim  Laâlami  avait  été arrêté, le  8 septembre 2020, en compagnie de ses trois frères et d’un ami, devant le domicile familial à Bordj Bou-Arréridj. T

ous s’apprêtaient à se rendre à l’enterrement de l’avocat Tarek Zedam, fauché la veille par une voiture, et après une manifestation organisée la veille dans le village  d’Ouled Khelifa  dans  commune  de  Djaâfra,  au  nord  de  Bordj Bou-Arréridj où Brahim Laâlami était présent à la marche organisée pour dénoncer le placement sous mandat de dépôt de 4 hirakistes de la région.
 

Chabane BOUARISSA

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