L’Actualité Nordine Aït Hamouda, ancien député

“Ce Hirak sera démocratique ou ne sera pas”

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Kouceila TIGHILT Publié 28 Mars 2021 à 09:09

© D.R
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S’exprimant, hier, à l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de la mort de son père, le colonel Amirouche, Nordine Aït Hamouda a notamment alerté sur les agissements de forces “néocolonialistes” qui veulent dévier le Hirak de sa trajectoire démocratique.

En effet, commentant la situation politique du pays, particulièrement la révolution populaire du 22 Février, Aït Hamouda a qualifié le Hirak de mouvement de la jeunesse qui a suscité de l’espoir.

Seulement, a-t-il averti, ce mouvement est en phase de subir son lot de perversions. Pour l’orateur, des forces néocolonialistes, parmi lesquelles des islamistes intégristes, des militaro-affairistes et des agitateurs de circonstance, le torpillent pour le dévier de sa trajectoire démocratique.

“Nous ne les laisserons jamais voler aux jeunes Algériens leur révolution”, a lancé Aït Hamouda pour qui, il n’y aura aucune possibilité de retour en arrière.

“Ce Hirak sera démocratique et libérateur, ou ne sera pas. Il est exclusivement algérien, et ce ne seront ni la France, ni la Turquie, ni le Qatar, ni les Émirats, ni l’Égypte qui en dicteront la conduite”, a-t-il affirmé. Pour l’orateur, ceux qui s’agitent pour rappeler la décennie noire à travers un négationnisme dangereux se trompent d’époque.

“Le retour des slogans des années 90 est un signe du redéploiement intégriste voulu et soutenu par des cercles islamistes”, a-t-il précisé. Quant à l’emprisonnement et à la torture que des militants du Hirak ont subis, l’orateur les a qualifiés de graves.

“La situation est grave et les solutions sont urgentes. On ne peut pas admettre qu’en 2021, l’Algérie emprisonne ses enfants pour leurs opinions”, a-t-il réagi. À ce propos, Nordine Aït Hamouda a lancé un appel au président de la République pour libérer tous les détenus d’opinion, sans exclusive aucune, à l’image d’Ali Ghediri, devenu, a-t-il dit, l’illustration de l’injustice régnante. 

“Je ne peux pas croire qu’on 2021, des Algériens soient violentés et violés en prison ou dans les enceintes sécuritaires. La torture est à bannir et ses auteurs doivent être traduits devant la juridiction compétente”, a-t-il commenté. Sur un autre volet, le fils du colonel Amirouche a estimé que la crise économique a atteint son paroxysme en Algérie et qu’elle ne peut s’accommoder de discours populistes.

“Les fléaux sociaux s’enracinent et menacent l’ordre social. Il est impératif que des dispositions soient prises pour que notre jeunesse soit préservée”, a-t-il mis en garde. “L’ouverture du champ médiatique et politique est un impératif de survie républicaine. Si les entêtements et la fuite en avant continuent, nous risquons de voir l’Algérie se disloquer : État, peuple et nation”, a-t-il poursuivi.  Évoquant l’autonomie des régions, Nordine Aït Hamouda a indiqué que la fin du système, qui est un vestige du colonialisme, est un impératif.

“Si le système des régions a permis à la Révolution algérienne d’aboutir à l’indépendance et à l’ANP d’être une institution forte, on pourra parier que ce sera une aubaine pour le développement du pays”, a-t-il évalué. Dans ce sillage, il a expliqué que le pouvoir doit avoir le courage de se prononcer sur cette question et d’ouvrir un débat national sur la réorganisation du territoire algérien.

“Nous sommes au carrefour du destin de la nation. Soit nous agissons en adulte, en assumant le projet d’une société démocratique, soit nous agissons en éternels colonisés, complexés, et nous sortirons par la petite porte de l’histoire”, a-t-il développé. “Seul un consensus patriotique, élevant l’Algérie au-dessous de tout calcul, pourra nous sortir des errements passés et présents.

Ce pays est arrosé du sang de nos parents, faisons en sorte que l’Algérie pour laquelle ils ont donné leur vie  reste debout pour l’éternité”, a clamé Aït Hamouda, avant de réagir aux propos du ministre du Commerce qui veut obliger les commerçants à transcrire uniquement en arabe leurs enseignes, en oubliant, a-t-il affirmé, que tamazight est une langue nationale et officielle. “Nous avons un gouvernement issu de l’Ansej !”, a ironisé, à ce sujet, Nordine Aït Hamouda.    

 

 


K. Tighilt

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