L’Actualité LE RAJ accueille un débat sur le système médiatique

“Ce n’est pas facile d’être journaliste en Algérie”

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Souhila HAMMADI Publié 28 Mars 2021 à 09:19

Le débat sur le système médiatique, engagé hier au forum du Rassemblement Actions Jeunesse, (RAJ), s’est rapidement transformé en procès d’une corporation qui n’a pas pu — ou voulu — transcender les écueils et les clivages. Selon Rédouane Boudjema, universitaire, les médias alimentent la propagande et la manipulation pour préserver la rente.

Pérenniser la primauté de l’esprit mercantile sur le devoir d’informer en toute objectivité dicte l’embrigadement de la liberté de penser et de travailler du journaliste. Il est confiné volontairement dans une précarité sociale et professionnelle. “On ne demande pas aux journalistes d’être professionnels, mais d’être serviles”, assène-t-il durement.

“Il n’existe pas dans la corporation une dynamique tendant à l’auto-organisation. Le journalisme est un métier difficile, ingrat et qui permet l’instrumentalisation des gens”, surenchérit Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ. Le témoignage de Khaled Drareni remet la problématique dans sa dimension. “J’ai travaillé dans la radio publique. On ne m’a jamais donné de consignes. Des collègues faisaient de l’autocensure.

La situation est plus difficile actuellement. Les médias publics n’appartiennent pas à l’État. C’est un service public”, tranche-t-il. Il soutient que la profusion de titres de la presse écrite et des médias audiovisuels favorise l’enlisement du secteur dans une crise financière, morale et déontologique.

“L’existence de 120 titres de la presse écrite est un indicateur de régression. C’est coûteux et cela donne une masse de journaux distillant un discours unique. C’est la meilleure façon d’offrir une audience aux médias étrangers”, corrobore Rédouane Boudjema. Il indique que le tirage de la presse écrite a baissé, entre 2012 et 2020, de 60%. “Il devient inconcevable de dépenser des milliards (publicité institutionnelle et frais de l’imprimerie, ndlr) pour des journaux qui ne sont plus lus”, estime-t-il.

Sans détour, il inflige sa sentence : “Le système médiatique, tel qu’il existe, est obsolète. Il n’a plus sa raison d’être.” Samir Larabi, militant, rappelle la stigmatisation et la marginalisation des journalistes dans leur propre rédaction car ils se conforment aux règles de l’éthique. “Aujourd’hui, ce n’est pas facile d’être journaliste en Algérie”, confirment Khaled Drareni et nombre de ses confrères présents dans la salle. 

 


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