L’Actualité Le Café littéraire de Béjaïa dénonce la plainte contre Djabelkhir

“C’est le procès de la pensée critique”

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Kamal OUHNIA Publié 13 Février 2021 à 00:40

© D. R.
© D. R.

La poursuite judiciaire dont a fait l’objet l’islamologue  progressiste et  libre-penseur, Saïd Djabelkhir, a fait réagir les  animateurs  du Café  littéraire de Béjaïa (CLB), qui dénoncent ce “procès de la pensée critique”.

Dans une déclaration transmise hier à notre rédaction, les membres du CLB considèrent que le théologien Saïd Djabelkhir est victime d’“une cabale qui revêt le vieil habit d’une inquisition religieuse”. Une cabale qui coïncide, soutiennent-ils, avec la “récente et hideuse campagne de diabolisation, de dénigrement et d’emprisonnement de militants et intellectuels laïques, progressistes”, à l’instar du jeune écrivain Anouar Rahmani, qui a déjà fait l’objet d’une fatwa prononcée par l’imam de sa propre ville, Cherchell, de Yacine Mebarki (Khenchela) et de Walid Kechida (Sétif), la condamnation des musulmans Ahmadis (Tizi Ouzou), l’autre condamnation de chrétiens (Aokas, Amizour…), la fermeture d’églises, des commerces de boissons alcoolisées…

Pour les signataires dudit document, toutes ces atteintes aux libertés fondamentales renseignent sur les intentions claires du régime d’instaurer “un ordre religieux rigoriste, intolérant, obscurantiste et violent”.

“S’agit-il d’une cabale  orchestrée  par  le  pouvoir  lui-même ? Hypothèse plausible”,  soulignent-ils,  en  s’appuyant  sur  le  fait  que  cet  éminent islamologue a toujours constitué une “cible privilégiée” du pouvoir en place, pour avoir pu déconstruire à travers ses conférences érudites et autres interventions publiques l’utilisation de la religion comme moyen de légitimation de lois rétrogrades et liberticides.

Rappelant que ce chercheur en soufisme est poursuivi en justice par un enseignant universitaire de Sidi Bel-Abbès pour “atteinte à la religion, au Saint Coran, au Prophète”, les animateurs du CLB déplorent qu’“au lieu de chercher à contredire les thèses de Saïd Djabelkhir, ce monsieur s’arroge le droit de le traîner devant les tribunaux, sachant bien que la justice s’enhardit à bâillonner la pensée critique” .

Par ailleurs, les responsables du Café littéraire de Béjaïa estiment qu’au-delà du soutien qu’on doit apporter à Djabelkhir, lors de son procès fixé au 25 février prochain, au tribunal de Sidi M’hamed (Alger), “il y a lieu aussi de mener une grande campagne de dénonciation du projet de salafisation de la société”.

 

KAMAL OUHNIA

 

 

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