Le Parti des travailleurs (PT) a dénoncé, hier, à travers un communiqué rendu public par le secrétariat permanent de son bureau politique (BP), l’“escalade répressive” ciblant ces derniers jours le mouvement de contestation populaire (Hirak).
“Les prétextes avancés par le gouvernement pour justifier cette escalade répressive sont irrecevables car légalisant la confiscation de la liberté de manifester arrachée en octobre 1988 aux prix de 500 vies humaines de jeunes innocents”, notent les rédacteurs dudit document.
Revenant sur la brutalité policière qui s’est abattue sur les manifestants vendredi dernier, coïncidant avec le 2e jour de l'Aïd, à travers plusieurs villes du pays, le parti de Louisa Hanoune estime que “la répression d'une extrême violence qui a ciblé la quasi-totalité des wilayas où des citoyens sont sortis manifester pacifiquement, comme ils le font depuis deux ans, est intolérable. Trop c'est trop !”.
Pour la direction nationale du PT, l'arrestation de centaines de citoyennes et citoyens dont des journalistes et desresponsables politiques “consacre et institutionnalise la criminalisation et la judiciarisation de la pratique politique et de l'exercice de la profession de journaliste”.
Il s’agit, en fait, d’une “liberté confisquée” plusieurs décennies durant par le précédent pouvoir et que la majorité du peuple a recouvré par le soulèvement révolutionnaire de février 2019.
Le PT qualifie cette vague de répression de “marche effrayante à la ‘birmanisation’ de notre pays”, qui constitue, selon lui, “un danger mortel pour notre pays, pour son intégrité et sa souveraineté”. “C’est un glissement dangereux et indigne de notre pays. Il le pousse dans la zone de très hautes turbulences”, alerte-t-il, avant de s’interroger : “Mais quelle Algérienne ou quel Algérien peut accepter que notre pays, meurtri par tant de tragédies, puisse renouer avec la violence ?”
Par ailleurs, le secrétariat national du PT appelle à la “libération immédiate de la journaliste Kenza Khattou et de tous les citoyens arrêtés pour leur participation aux marches ou à cause de leurs positions politiques”, tout en exigeant la cessation de tout acte de répression, le respect des libertés démocratiques et de la liberté de presse et l’abrogation des mesures liberticides.
KAMAL OUHNIA