Le livre scolaire est au cœur d’une grande polémique à Jijel. Sa distribution pose problème et les parents d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer pour se procurer le fameux manuel, pourtant “disponible et en quantité suffisante”, selon la direction de l’éducation.
Sauf que la mission de se le procurer est un parcours du combattant. Des témoignages concordants ont fait part d’une crise dans la distribution de ce livre. “Le problème s’est posé à l’échelle nationale lorsque les chefs des établissements scolaires ont boycotté sa vente suivant un mot d’ordre des syndicats”, explique-t-on.
À la direction de l’éducation, on confirme ces perturbations, même si on affirme que le livre en question est disponible et n’a pas manqué au Centre régional de distribution des documents pédagogiques (CRDDP) à Jijel. Au-delà du boycott de la vente de ce livre, certains s’interrogent sur son absence, étant en quantité suffisante justement dans les librairies chargées de sa vente.
“Il est temps de régler ce problème une bonne fois pour toutes et de soulager les chefs d’établissement de ce fardeau”, réagit le directeur d’une école primaire. “Nous ne boycottons pas la distribution du livre, nous refusons juste sa vente, cette mission ne relève pas de nos prérogatives.
L’année passée, des directeurs se sont retrouvés contraints de rembourser de grosses sommes d’argent qu’ils ont perdues dans la vente des livres. D’autres ont payé de leur poche le transport de ces livres à leur établissement, parce que les APC n’ont pas daigné donner suite aux correspondances qui leur ont été adressées”, soutient notre interlocuteur.
Celui-ci indique que des directeurs d’école primaire ont sollicité les APC pour leur acheminer ces livres, mais leur démarche est restée sans suite. Le problème soulevé semble être tellement complexe qu’il a conduit à cette situation d’impasse dans la distribution de ce livre, censé être disponible au premier jour de la rentrée scolaire.
“Nous avons fait l’effort de mettre à la disposition de tous nos élèves les livres dont ils ont besoin”, affirme, pour sa part, le proviseur d’un lycée à Jijel.
“Quand il s’agit de l’intérêt de nos élèves, nous devons faire cet effort au-delà de tout autre considération syndicale”, confie-t-il. Ces propos ne sont pas partagés par d’autres chefs d’établissement qui s’en tiennent au mot d’ordre de leur syndicat, refusant d’intervenir dans la distribution du livre scolaire.
“Même des élèves issus de familles nécessiteuses ayant bénéficié de la prime scolaire n’ont pas bénéficié de ce livre, tout comme d’ailleurs les enfants des fonctionnaires du secteur suite à ce boycott”, souligne-t-on dans le sillage de cette polémique qui enfle à Jijel sur un manuel qu’on peine à mettre à la disposition des élèves.
Il reste à noter que dans des établissements scolaires du secondaire que nous avons visités, la disponibilité du livre de tous les niveaux n’a posé aucun problème. Les élèves et leurs parents peuvent s’offrir le livre qu’ils désirent sans contrainte.
Ce n’est pourtant pas le cas dans d’autres établissements, notamment dans les CEM et les écoles primaires. “Le problème se pose dans une large proportion, sauf que chacun le gère selon sa propre démarche”, conclut le directeur d’un établissement scolaire du cycle moyen.
Amor Z.