L’Actualité pour dénoncer ses conditions de détention

Dalila Touat entame une grève de la faim

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Samir OULD ALI Publié 03 Février 2021 à 22:50

© D.R.
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Alors que les paroles de Walid Nekkiche sur les sévices qu’il aurait subis continuent de hanter les esprits et de faire jaser, un autre cri s’élève de la wilaya de Mostaganem où Dalila Touat affirme faire l’objet de mauvais traitements de la part de ses geôliers de la prison d’Aïn Tédlès. “Nous lui avons rendu visite mardi dernier et nous l’avons trouvée dans un état de stress psychique… Elle se plaint de subir des vexations et des intimidations diverses de la part des gardiens de la prison… En signe de protestation, depuis vendredi dernier, elle est en grève de la faim”, confirme Me Farid Khemisti qui a fait le déplacement à Mostaganem en compagnie des avocats Me Ahmed Mebrek et Me Messaoud Aït Rahmane, également membres du collectif de défense de Dalila Touat.

Tout aurait commencé la semaine dernière par une querelle entre une détenue et une gardienne de la prison d’Aïn Tédlès, localité sise à une vingtaine de kilomètres de Mostaganem-ville. Une banale prise de bec qui se serait muée en une altercation physique lorsque la détenue aurait sauté sur la gardienne. Dalila Touat serait alors intervenue pour les séparer.  “Une demi-heure après les faits, Dalila Touat a été interrogée par des responsables de la prison sur l’incident et aurait essuyé une salve d’insultes et d’injures. Depuis, elle affirme vivre l’enfer…”, relate Me Khemisti en rapportant les confidences de sa cliente.
Pour protester contre ses conditions de détention, Dalila Touat a entamé une autre grève de la faim (après celle qu’elle avait observée entre le 3 janvier et la fin du même mois, ndlr), mais a aussi saisi le procureur général de Mostaganem et le ministère de la Justice.

“En tout cas, elle leur a envoyé des plaintes, mais elle n’a aucun moyen de vérifier si elles sont parvenues à destination ou non”, poursuit Me Khemisti qui avoue craindre un transfert de Dalila Touat dans une prison du Sud en guise de représailles. Le collectif de défense Touat compte agir vite en déposant plainte auprès du parquet général de Mostaganem.

“Nous exigeons une enquête sur les mauvais traitements que notre cliente affirme endurer depuis plusieurs jours”, ajoute l’avocat.

Rappelons que Dalila Touat, porte-parole des chômeurs de Mostaganem, purge une peine de 18 mois de prison, prononcée en première instance, pour “outrage à corps constitués”, “diffamation” et “publications portant atteinte à l’ordre public”. Le 3 mars prochain, l’activiste doit comparaître en appel pour répondre à “incitation au boycott du référendum sur la Constitution” et “outrage à fonctionnaire”. Accusations pour lesquelles elle avait été jugée et condamnée, en novembre dernier, à deux années de prison ferme sans mandat de dépôt.

S. Ould Ali

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