L’Actualité 4 morts et d'importants dégâts matériels recensés dans la région de médéa

Déluge mortel à Béni Slimane

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EL BEY M. Publié 04 Mai 2021 à 22:42

Des véhicules endommagés par les crues de l’oued Boukeraa. © D. R.
Des véhicules endommagés par les crues de l’oued Boukeraa. © D. R.

La localité de Béni Slimane à Médéa a vécu un cauchemar durant la nuit du  lundi  à  mardi.  Les scènes  de  véhicules  emportés par les  crues témoignent  de  l’ampleur  des  dégâts  provoqués  par  les  pluies torrentielles.

C'est dans les communes situées dans  la  partie  est  de  la  wilaya, notamment à Béni  Slimane, 70 km à  l'est  du chef-lieu, où  les  plus  importants dégâts ont été  enregistrés : quatre  personnes ont  trouvé   la  mort   après  une  nuit de déluge rarement connue dans la région. Il s’agit de trois hommes  âgés de 55 ans, 42 ans et 35 ans et une fillette de 13 ans.

C'est une image d'apocalypse qui s'offrait à la vue de la zone de Béni Slimane où la montée des eaux  de  l'oued  Boukeraa  traversant  la  ville  a  envahi, en l'espace  de  quelques  minutes  seulement, toutes  les  rues  et  inondé de nombreuses  habitations, des  locaux  commerciaux, des  établissements d'enseignement et des bâtiments abritant des services publics.

Les crues de l'oued Boukeraa ont endommagé plus de 130 véhicules légers, des camions de petit tonnage et deux ambulances et causé l'effondrement de plusieurs murs d'enceinte, dont ceux de l'école des sourds-muets et de l'hôpital de Béni Slimane.

Elles ont occasionné la destruction d'importantes quantités de produits et marchandises stockés dans les locaux commerciaux du centre-ville, et la perte de 13 têtes ovines dans un hangar situé dans la commune voisine de Guelb Kébir.

Le mur extérieur de la mosquée Nour El-Houda de Béni Slimane n’a pas lui aussi échappé à la furie des eaux : il été emporté par les flots qui ont abîmé les équipements intérieurs et les tapis, contraignant les fidèles qui accomplissaient les prières des Tarawih à se réfugier dans les niveaux supérieurs de la mosquée. Mais comme souvent, en pareille circonstance, cette situation n'a pas manqué de susciter la colère des citoyens de la ville. 

Pour eux, “le risque de crue de l'oued n'est pas récent et il est connu par les autorités lesquelles avaient entrepris des aménagements insuffisants des berges de l'oued Boukeraa pour la protection de la ville”.

“Maintenant que de gros dégâts sont enregistrés et ont occasionné des dommages à nos véhicules et aux commerces, il doit être prévu la possibilité de prendre en charge les frais d'indemnisation de leurs  propriétaires”, peste un citoyen sous le choc, dont la voiture a été traînée sur plusieurs mètres par les eaux et sérieusement endommagée. Irrité, un citoyen volontaire a, lui, pointé un doigt accusateur en direction des édiles locaux qui, dit-il, “ont laissé exécuter des travaux d'aménagement à moitié réalisés et qui n'ont pas touché toute la longueur de l'oued qui reçoit les écoulements de plusieurs autres oueds”.

Un avis partagé par un commerçant du centre-ville qui a constaté avec stupéfaction que tout son stock a été envahi par la boue et s'est emporté à l’idée que “les indemnisations des sinistrés ne sont pas envisagées parce que censés être couverts par des polices d'assurance”. “Chose qui ne va pas se faire rapidement et nous priver de nos moyens de subsistance”, fulmine-t-il. 

“On ne s'étonne pas que cela soit arrivé car les avaloirs de la ville sont obstrués et les travaux de curage des rigoles et des oueds ne se fait pas d'une manière régulière, en dépit du risque d'inondations que la région connaît, étant située dans un site très plat”, enchaîne un habitant du quartier du 1er-Novembre.      

Outre ces dégâts, le débordement  de  l'oued  Mellah a  causé la coupure pendant quelques heures de la RN18, à  hauteur  du  pont  situé  dans  la commune de Sidi Naâmane, 45 km à l'est du chef-lieu de wilaya, ainsi que la coupure de la RN8 au niveau de la comme d'El-Azizia, 100 km à l'est du chef-lieu de wilaya et de certains réseaux routiers secondaires situés dans la zone proche de Béni Slimane.

Les opérations de recherches de victimes des eaux pluviales et des crues d'oueds  se  poursuivaient  toujours  dans  la  zone  où  des  équipes opérationnelles  de  la  Protection  civile  soutenues  par  des  groupes  de plongeurs et des groupes cynotechniques procédaient au dégagement des rues et au pompage des eaux dans les habitations.

Aussi, des renforts de la Protection civile venus des différentes unités des autres wilayas et de la direction générale ont prêté main-forte à leurs collègues de la wilaya de Médéa.
 

M. EL BEY

Le ministre de l’Intérieur sur place
 Une  délégation  ministérielle, conduite  par  le   ministre  de l'Intérieur, des Collectivités  locales  et  de  l'Aménagement  du  territoire, Kamel  Beldjoud, comprenant le ministre des Travaux publics et des Transports, la directrice centrale de la Solidarité nationale et du SG du ministère des Ressources en eau, s'est rendue sur les lieux pour s'enquérir de la situation et constater de visu l'ampleur des dégâts causés par les inondations.

Dans une brève déclaration à la presse, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locale et de l'Aménagement du territoire a indiqué que 95 mm de pluie sont tombés en l'espace d'une heure et demie sur la ville de Béni Slimane. C’est au nom du président de la République, du Premier ministre et du gouvernement qu’il a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Selon un premier bilan, il a été enregistré plus de 130 véhicules endommagés.

Par  ailleurs,  les doléances  des  citoyens  concernant  l'oued  qui traverse l'agglomération seront examinées et feront  l'objet  de décisions appropriées.  “L'oued Boukerâa, qui  traverse  la  ville  de  Béni Slimane, fera l'objet d'une opération  de  travaux  d'aménagement  dans  sa  partie  non  traitée  après expertise et étude”, a déclaré, pour sa part, le ministre des Travaux publics et des Transports à l'occasion de la rencontre de la délégation ministérielle avec la population.
 

M. E. B.

 

 

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