Parmi les lacunes de management des entreprises algériennes, des experts citent le fait que la partie variable des salaires pose un sérieux problème, car elle n’est pas réellement liée aux performances.
En Algérie, les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, ne font pas appel à des managers qui ont l’expérience et les qualités professionnelles requises et qui défendent des valeurs de l’entreprise. Le management est encore loin des standards internationaux.
C’est le constat que fait le forum des managers, à l’occasion d’une réunion qu’a organisée, hier à l’hôtel Sheraton, à Alger, le groupe Global World Media (GWM) dirigé par Slimane Meddour, consultant et formateur en management.
Dans son intervention, Slimane Meddour a expliqué que le manager ne remplit pas une fonction, mais crée un état d’esprit positif à l’égard d’une équipe qu’il est censé manager. En Algérie, a-t-il ajouté, on ne sait pas ce qu’est la compétence managériale stratégique et collective dans une entreprise.
Critique, le directeur de Global World Media relève qu’en Algérie, l’entreprise rémunère des postes, et non pas des compétences, parce qu’elle n’en recrute pas. Quid de la motivation des employés dans une entreprise ?
Pour beaucoup de spécialistes, les stratégies de conception des tâches permettent d’accroître la motivation des employés. Mais pourquoi, en Algérie, les employés sont-ils démotivés ?
Cette question, Slimane Meddour se l’est posée. Et, de son point de vue, le manager d’aujourd’hui doit créer un environnement de travail stimulant et favorisant la participation et l’implication du collaborateur.
Néanmoins, pour pouvoir le faire, le manager doit être bien outillé, à la fois polyvalent et capable de s’adapter à toutes les situations.
Farouk Moukah, cofondateur de la Sarl Achim Immobilier, présent à ce forum, a estimé, lui, que s’il est motivé et valorisé, un employé fait tout ce qu’il peut dans l’intérêt de l’entreprise et peut apporter sa pleine contribution.
Farouk Moukah a souligné le fait que la gestion des ressources humaines est appréciée de manière différente selon les entreprises, poursuivant qu’une entreprise est portée par des valeurs et qu’un manager y recherche des valeurs qui lui correspondent.
La formation est absolument primordiale, un élément sur lequel a insisté Farouk Moukah. Malika Boutaoui, employée dans une banque, s’est attardée, elle aussi, sur la formation, mettant en avant le fait que les responsables RH n’améliorent pas leurs connaissances professionnelles, n’accordant pas d’importance à la formation.
Les entreprises forment les employés, mais pas les responsables RH.
Ce n’est pas normal, a-t-elle souligné. Malika Boutaoui a, par ailleurs, déploré le fait que dans certaines entreprises, les employés aient droit à un système de deux poids, deux mesures, démotivant pour le personnel.
Elle a estimé, en outre, que la partie variable des salaires dans les entreprises pose un sérieux problème, car elle n’est pas liée aux performances. Ainsi, a-t-elle noté, les employés perçoivent les mêmes primes, quelles que soient leur compétence individuelle dans le domaine donné et leur motivation.
Youcef SALAMI
