L’Actualité POUR ATTÉNUER L’ÉROSION DU POUVOIR D’ACHAT

Des syndicats réclament un revenu minimum de 50 000 DA

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Ali TITOUCHE Publié 06 Novembre 2021 à 23:46

© D. R.
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Les organisations syndicales Snapest et SNPSP estiment nécessaire de fixer un salaire minimum de 50 000 DA pour une famille moyenne de cinq personnes.

Le gouvernement a annoncé dans son projet de budget pour 2022 une baisse de l’Impôt sur le revenu global (IRG) et une hausse du point indiciaire dans la Fonction publique pour soutenir le pouvoir d’achat.

Les deux mesures sont destinées à contrebalancer une importante érosion du pouvoir d’achat et pour faire face à la flambée des prix de ces derniers mois. Des organisations syndicales disent rester sur leur faim, en attendant des textes d’application censés éclaircir les choses. 

Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) dit que son organisation a pris acte de l’arbitrage du gouvernement en faveur du soutien aux salaires au moyen de mesures fiscales, tout en estimant qu’au regard de l’ampleur de l’érosion du pouvoir d’achat, ces dispositions risquent d’être maigres et insuffisantes.

Meziane Meriane, contacté par Liberté, regrette “qu’il n’y ait pas eu de consultations autour de la question du pouvoir d’achat, mais au vu de l’ampleur de cette érosion, alors que les salaires n’ont pas évolué depuis 2012, les deux mesures contenues dans le projet de loi de finances 2022 risquent de s’avérer faibles et peu efficaces sur fond de velléités d’abandonner les subventions”. 

Le Snapest réclame un salaire minimum de 50 000 DA pour une famille moyenne de cinq personnes. Pour cela, il faut que la baisse de l’impôt sur le revenu global (IRG) soit conséquente, à savoir égale ou supérieure à 50%, estime Meziane Meriane.

“Est-ce que notre économie peut supporter une telle baisse ?”, s’interroge le coordinateur du Snapest, soulignant, sur sa lancée, qu’il était “temps de taxer effectivement les fortunes pour compenser le déséquilibre qu’entraînerait une baisse plus importante de l’IRG-salaire”. Outre une baisse de 50% de l’IRG, le Snapest estime que le point indiciaire ne doit pas être inférieur à 80 DA. 

“Ce niveau permettrait aux salaires de croître de 80%”, de l’avis de Meziane Meriane pour qui, les correctifs annoncés par l’Exécutif ne doivent pas être des demi-mesures, faute de quoi, les problèmes du pouvoir d’achat des plus faibles, des fonctionnaires et des classes moyennes ne seront pas réglés.

“Les demi-mesures ne feront qu’alimenter davantage l’inflation et l’informel”, avertit le coordinateur national du Snapest. Même son de cloche chez les médecins du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). 

Le président de ce syndicat, Lyès Merabet, plaide pour une hausse à 90 DA du point indiciaire dans la Fonction publique, contre 45 DA actuellement. Une demande qui, de l’avis de Lyès Merabet, n’a rien d’exagéré, puisqu’elle est faite sur la base d’une perte de 40% du pouvoir d’achat.

Les syndicats semblent être sur la même ligne quant au salaire minimum permettant à une famille algérienne de 5 membres de vivre “décemment” ; le SNPSP réclamant aussi une rémunération de 50 000 DA au minimum au vu de l’ampleur de la perte du pouvoir d’achat, tout en maintenant les mécanismes de protection sociale. 

Lyès Merabet estime que les salariés sont fortement taxés et faiblement rémunérés et que “le rabattement fiscal doit se faire de manière globale pour pouvoir ramener l’IRG au niveau le plus bas en compensant cette baisse par d’autres impôts”. 

Outre cette réforme fiscale en faveur des salaires, le président du SNPSP, contacté par Liberté, appelle l’Exécutif à redoubler d’efforts, afin de maîtriser l’inflation, à arrêter la dépréciation du dinar, à lutter contre l’informel et la spéculation, à numériser l’administration fiscale et à mettre en place un observatoire du pouvoir d’achat.   
 

A. T.

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