L’Actualité Grève dans le secteur du Commerce

Dialogue de sourds entre syndicats et ministère

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Nabila SAIDOUN Publié 10 Janvier 2021 à 22:12

© D. R.
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Le  Syndicat  national  du  personnel  du  secteur  du  commerce  (affilié à  l’UGTA),  qui  a  appelé  au   débrayage,  évoque  la  quasi-paralysie du secteur avec un  taux  de suivi qui, hier, dépassait les 87%. Le ministère, pour sa part, minimise le taux en question. 

Après la grève organisée les 3 et 4 janvier  derniers, Les contrôleurs des prix et de la répression des  fraudes reviennent à la charge  en  entamant, depuis hier,  une  grève  de  quatre  jours  à  l’appel  de  la  Fédération  nationale  du personnel du commerce, affiliée au Snapap, et du puissant Syndicat national des personnels du ministère du Commerce, affilié à la Fédération nationale du commerce et du tourisme (UGTA) piloté par Ahmed Allali.

Joint hier, ce dernier nous a assurés que “le taux de suivi a atteint, au premier jour, les 87,75% paralysant ainsi la quasi-totalité du secteur du commerce avec le blocage de la marchandise au niveau des ports et aéroports ainsi que les postes-frontières sans compter les sorties sur le terrain sur tout le reste du territoire national”.

Notre interlocuteur n’a pas omis, toutefois, de déplorer “cette escalade dans l’action” qui, selon lui, “est une conséquence du silence de la tutelle qui demeure sourde à nos revendications”. “Raison pour laquelle, dit-il, nous avons été contraints de recourir à la grève, seule voie légale pour exiger la satisfaction de nos doléances”. 

Rabia Youcef, SG de la Fédération nationale du personnel du commerce, qui, contrairement au syndicat, a eu à dialoguer avec le ministère le 7 janvier dernier, persiste et signe à son tour que “le recours à la grève est pleinement justifié dans la mesure où le dialogue mené avec la tutelle n’a abouti à aucun résultat probant” estimant que “tout ce qui nous a été proposé comme solutions de règlement reste bien en deçà de nos aspirations”. Pour rappel, les agents de contrôle demandent une révision du statut particulier pour permettre une revalorisation salariale en adéquation avec les autres corps similaires.

Ils réclament également leur part des revenus du Centre national du registre du commerce (CNRC) ainsi que l’ouverture des postes budgétaires pour les travailleurs qui ont eu des diplômes au cours de leur période de travail ainsi que le rééchelonnement des fonctionnaires ayant plus de 10 ans d’expérience.

Les grévistes réclament également  la  révision  du  décret exécutif 205-11 portant sur le  régime  indemnitaire  des  corps  spécifiques du  secteur  du commerce. Il se trouve que le ministère du Commerce ne l’entend pas de cette  oreille  et  estime  que  “ de  nombreuses  revendications  ont  été concrétisées, mais certaines  dépassent  les  compétences  du  ministère”.

Notre source auprès  du  département  de  Kamel  Rezig précise qu’“il s’agit, entre autres, de la revendication relative à la révision du statut particulier qui relève de la Fonction publique  ou  encore  la  prime  Covid instaurée par le président de la République”.

Le ministère récuse aussi le taux de suivi communiqué par les syndicats l’estimant à “40% à peine dans très peu de wilayas, à 20% dans certaines et à 0%  dans  d’autres”.  “Le syndicat  UGTA  et  la  Fédération  Snapap réunis comptent  à  peine  45%  de  l’ensemble  des  effectifs  d’environ  11 000 travailleurs  en  guise  d’adhérents”, ajoute  notre  source  du  ministère  du Commerce.

L’autre point de discorde entre le syndicat et  la  tutelle concerne, par ailleurs, “l’illégalité ou non de  la  grève”.  Pour  le  ministère, les  deux  décisions de justice obtenues auprès du tribunal de Bir Mourad-Raïs stipulent “l’obligation de la suspension” des débrayages annoncés pour “les 3 et 4 ainsi que pour les 10, 11, 12 et 13”. Or, Ahmed Allali soutient mordicus que “ce mouvement de contestation est incontestablement légal”.

Il nous a expliqué hier que “le verdict prononcé par le tribunal administratif à Bir Mourad-Raïs pour la suspension provisoire de la grève était un jugement de première instance et que le syndicat  a  procédé  à  un  appel  auprès du Conseil d’État en demandant l’abrogation de la mise en œuvre de ce verdict, c’est pourquoi il n’a aucun effet sur la décision de grève”.
 

Nabila SAÏDOUN

 

 

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