L’homme de culture et ancien animateur de la célèbre émission radiophonique “Franchise de nuit”, diffusée sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Djamel Benamara, est décédé, jeudi matin, à son domicile familial sis à Akbou (Béjaïa), à l'âge de 69 ans, des suites des complications d’un foudroyant accident vasculaire-cérébral (AVC) qui l’avait cloué au lit depuis quelques années.
La nouvelle de sa disparition est tombée comme un couperet, jetant l’émoi et plongeant dans la consternation ses amis, ses anciens collègues de la Radio nationale, mais aussi ses nombreux auditeurs qui suivaient avec beaucoup d’intérêt et d’admiration ses anciennes émissions radiophoniques.
Outre la non moins célèbre émission nocturne “Franchise de nuit”, diffusée durant deux heures, entre 23h et 1h du matin, durant le week-end, Mohand Benamara, dit Djamel, animait aussi des débats et des émissions, telles que “Chassée croisée” et “En toute sincérité”.
En fait, sa voix de velours et sa force du verbe avaient bercé durant les années d’or de la Chaîne III, toute une génération d’auditeurs qui prenaient plaisir à l’écouter ou à participer à son jeu “questions-réponses” par téléphone.
Les discussions menées à bâtons rompus avec ses auditeurs assidus tournaient autour de tous les sujets concernant la vie politique, l’actualité économique, les phénomènes sociétaux, les traditions ancestrales et la diversité culturelle de l’Algérie… Parallèlement à ses productions radiophoniques, cet économiste de formation s’est également frotté à la politique, puisqu’il avait à gérer, durant deux mandats électifs, sa commune natale, Boudjellil, située à l’extrême sud-ouest de la wilaya de Béjaïa.
Son passage à la tête de l’Assemblée populaire communale (APC) de Boudjellil a marqué plus d’un, comme le témoigne El-Hacène Zidi, l’un des très proches amis de Mohand Benamara.
“Lorsqu’il était maire de Boudjellil, il ne cessait d’aider les plus démunis de sa commune. Tout le monde lui reconnaît aujourd’hui ses qualités humanitaires, son dévouement et son sens de l’écoute”, a-t-il témoigné.
Après avoir brigué un autre mandat électif au sein de l’Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa, l’enfant prodige de la vallée de la Soummam sera nommé, au début des années 2000, directeur de la culture de la même wilaya.
Un statut qui permettra de contribuer amplement à la promotion et au développement des activités culturelles et artistiques dans sa région, en mettant son savoir-faire et ses compétences au service de son secteur.
“Mohand était un artiste à sa manière, traînant un pan d'une adolescence douloureuse. Il exprimait une insouciance de poète errant qui aimait les mots ! Mohand se nourrissait avec légèreté de la magie du verbe ‘Aimer’.
Il avait trouvé sa vocation dans la radio ! Animateur d’émissions nocturnes, il prolongeait ainsi, dans les lumières blafardes d’Alger, une lancinante solitude que ses milliers d’amis n’arrivaient pas à effacer.
Adieu l’ami !”, a écrit, sur sa page facebook, le journaliste-écrivain Rachid Oulebsir, un ancien ami et camarade de classe du défunt avec lequel il avait partagé d’inoubliables souvenirs tant au lycée Émir-Abdelkader qu’à la Faculté des sciences économiques d'Alger.
KAMAL OUHNIA
