L’Actualité RENTRÉE SCOLAIRE DANS LES ZONES TOUCHÉES PAR LES INCENDIES À TIZI OUZOU

Écoles sinistrées et enfants traumatisés

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Kouceila TIGHILT Publié 06 Septembre 2021 à 00:30

Une salle de classe complètement dévastée par l’incendie. © D. R.
Une salle de classe complètement dévastée par l’incendie. © D. R.

L’association “SOS enfants-Tizi Ouzou” est à pied d’œuvre pour faire face à la détresse psychologique des victimes. “Le traumatisme chez ces personnes, et surtout les enfants, est important”, a expliqué le président de cette association, M. Hemrani. 

C’est dans des conditions particulières que s’effectuera la rentrée scolaire dans la wilaya de  Tizi Ouzou en raison des feux de forêt qui l’ont ravagée. En plus du traumatisme infligé aux familles et à leurs enfants, plusieurs établissements scolaires sont sinistrés : 15 écoles primaires, 3 CEM et 3 lycées, selon un bilan fourni par P/APW, Youcef Aouchiche. 
La cellule de crise de ladite institution, qui a sillonné les zones touchées par les incendies, appelle les pouvoirs publics à “agir vite afin de réhabiliter les écoles à temps pour pouvoir accueillir les élèves normalement le jour de la rentrée”. Les parents d’élèves sont dans l’incertitude. 
“Il y a 26 élèves à l’auberge, tous paliers confondus,  et pour le moment, personne n’est venu nous voir au sujet de leur scolarisation”, a déploré Tahar, un père de trois écoliers, natif du village Taskenfuts, sis à 7 km d’Aïn El-Hammam. “Nous sommes livrés à nous-mêmes. Le chef de daïra est venu nous voir à deux reprises les deux premiers jours de notre évacuation, puis plus rien. De même pour les responsables de l’APC. Nous vivons grâce aux aides des bénévoles et nous sommes dans le flou quant à notre devenir et à celui de nos enfants”, a déploré ce père de famille.
À noter que l’auberge d’Aïn El-Hammam abrite 13 familles sinistrées natives des villages d’Azrou u Kellal, de Takenfuts, d’At Elem, d’Akar, de Taourirt et de Tamjout.   Dans la localité d’Illoula Oumalou, où les incendies ont tué six personnes dont cinq du village martyr d’Igreb, l’on se prépare tant bien que mal à la rentrée des classes. 
“Nous sommes en train de nettoyer les écoles pour la rentrée scolaire. Nos établissements ont, fort heureusement, été épargnés par les incendies”, a réconforté le maire d’Illoula, M. Kaïs. Même ambiance de douleur au village endeuillé d’Ikhlijen, à Larbâa Nath Irathen. L’école du village, légèrement endommagée par les flammes, sera finalement réhabilitée par une association d’entrepreneurs de la wilaya de Boumerdès. 
“L’école du village n’est pas vraiment touchée. Elle recevra nos enfants normalement. Elle sera rénovée par une entreprise bénévole. Nous sommes même en train de distribuer les trousseaux scolaires aux élèves du primaire et du CEM”, nous a affirmé M. Belkalem, membre du comité de village. “Notre souci actuel est le suivi psychologique à long terme des enfants. Pour cela, il faut une réelle implication des pouvoirs publics car la plupart des psychologues venus au village sont des bénévoles”, a ajouté M. Belkalem. 
De son côté, la Direction de l’éducation tente de rassurer les élèves et leurs parents. Son directeur, Ahmed Lalaoui, a assuré que les dégâts occasionnés à ces établissements ne sont pas vraiment graves, estimant que la prochaine rentrée “aura lieu normalement”. “Les établissements touchés ont subi de légères dégradations au niveau de la peinture, des vitres et des toitures”, a-t-il expliqué. 
“Le report de la rentrée scolaire de quelques jours va nous permettre d’achever les travaux de réhabilitation dans les délais”, a-t-il précisé. Outre le bâti, le directeur de l’éducation a annoncé un plan de prise en charge psychologique des enfants issus des villages sinistrés. “Nos psychologues sont sur le terrain, afin de prendre en charge les enfants issus de ces zones touchées par les incendies”, a annoncé 
M. Lalaoui. À rappeler que de nombreuses associations  sont également sur le terrain dans le cadre d’un plan de prise en charge psychologique des enfants dans ces zones sinistrées.  
Dans ce sillage, la Ligue de prévention et de sauvegarde de la jeunesse et de l’enfance (LPSJE) de Tizi Ouzou a lancé des ateliers de prise en charge par l’écoute individuelle ou par des groupes de parole. 
“Nous avons aussi opté pour le dessin libre et le travail d’animation, afin d’aider les enfants à surmonter cette douloureuse épreuve avant de passer à une autre étape de la prise en charge”, a expliqué, à cet effet, Lynda Hantour, SG de la LPSJE. 
L’association “SOS enfants-Tizi Ouzou” est aussi à pied d’œuvre pour faire face à la détresse psychologique des victimes. “Le traumatisme chez ces personnes, et surtout les enfants, est important”, a expliqué le président de cette association, M. Hemrani. 
Des équipes de l’EPH Fernane-Hanafi spécialisé en psychiatrie, de Tizi Ouzou, sont également sur le terrain depuis le 12 août dernier pour prendre en charge les familles touchées par les incendies. 
 

K. TIGHILT

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