L’Actualité L’allocation chômage fixée à 13 000 DA en vigueur dès le mois de mars

En attendant un salaire...

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Akli REZOUALI Publié 17 Février 2022 à 10:19

© Archives Liberté
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L’institution d’une allocation chômage, accompagnée d’une couverture sociale, est de nature à soulager, un tant soit peu, plusieurs centaines de milliers de jeunes à la recherche d’un emploi. Une mesure sociale qui doit appeler à une véritable politique de l’emploi elle-même conditionnée par une sérieuse relance économique.

À compter du mois prochain, les chômeurs primo-demandeurs d’emploi pourront commencer à bénéficier d’une allocation mensuelle, destinée à leur permettre de faire face à leurs besoins les plus essentiels. L’annonce a été faite avant-hier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de sa rencontre périodique avec des représentants de médias nationaux. Le chef de l’état a ainsi précisé que le montant de l'allocation chômage, instituée par la loi de finances en vigueur, avait été fixé à 13 000 DA et qu’elle pourra être accordée aux citoyens concernés à partir du mois de mars 2022.  L'Algérie, a-t-il tenu à souligner, “sera le premier pays, en dehors de l'Europe, à instituer une allocation chômage sous forme de présalaire afin de préserver la dignité des jeunes”. Cette allocation, a-t-il en outre annoncé, “sera accompagnée d'une couverture sanitaire au profit des bénéficiaires”. Sans avancer de chiffres quant au nombre de chômeurs éligibles à cette allocation et à l’effort budgétaire consenti pour son financement, le président de la République s’est contenté d’indiquer que les affectations destinées à ces nouvelles dépenses sont déjà prévues par la loi de finances 2022.

Tel qu’indiqué dans ce texte de loi, lors de sa présentation à l’Assemblée populaire nationale (APN), la mesure instituant cette allocation vise “à soutenir et à accompagner la frange des chômeurs primo-demandeurs d'emploi sans revenu, en leur assurant le minimum d'une vie décente à travers un revenu susceptible de subvenir à leurs besoins de base, durant la phase de recherche d'un emploi”. En termes de financement, le texte ne précise pas le montant de l’enveloppe dégagée pour la mise en place de cette allocation, mais prévoit néanmoins l’ouverture dans les comptes spéciaux du Trésor d’un compte d'affectation intitulé “fonds national d’allocation chômage”, dont les recettes sont assurées par “les subventions de l’état”.

Bien que favorable, et même indispensable, pour soutenir une frange de la population en proie à une précarité totale du fait de la détérioration du marché de l’emploi, ce nouveau dispositif d’aide aux chômeurs suscite néanmoins quelques appréhensions quant aux modalités de sa mise en œuvre et au poids de son financement sur le budget de l’état. Interrogé à ce propos, le professeur d’économie Brahim Guendouzi indique que “les modalités de mise en œuvre de cette allocation ainsi que les engagements des bénéficiaires ne sont pas encore précisés par un texte d’application”. Néanmoins, avance-t-il, il existe déjà une appréhension quant à une distorsion qui risque d’apparaître entre des chômeurs qui toucheront une allocation de 13 000 DA et d’autres catégories qui sont en activité dans différents dispositifs sociaux mais qui sont rémunérés à 10 000 DA ou moins.

Au sujet des conditions qu’il faut garantir pour une répartition équitable des présalaires destinés aux chômeurs, le professeur d’économie évoque surtout “le souci de bien maîtriser l’effectif des bénéficiaires, en liaison avec l’existence de données fiables pour assurer une crédibilité et une équité vis-à-vis des futurs demandeurs”. S’agissant enfin du coût que pourrait induire cette nouvelle allocation sur le budget de fonctionnement, notre interlocuteur estime que si pour cette année, la marge de manœuvre existe au regard de la conjoncture énergétique favorable, il reste à prévoir par quel mécanisme elle pourrait être financée à l’avenir. Et sera-t-elle viable à moyen terme, au vu de l’accentuation du chômage des jeunes ? 

 


Akli R.

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