Les députés d’Oran ont été parmi les derniers à être officiellement connus puisque les résultats des législatives n’ont été proclamés que mardi dernier. Si la logique a été relativement respectée avec la présence des partis du courant islamo-conservateur issu du FLN, du RND, du MSP et d’El-Bina, ce rendez-vous électoral a pourtant été marqué par l’émergence d’une liste indépendante Es-Sabil et du Front El-Moustakbal d’Abdelaziz Belaïd.
Cependant, et au vu des scores enregistrés, on constate un équilibre local des forces politiques en présence (3 sièges pour chacune des listes gagnantes et 2 pour El-Moustakbal) en comparaison avec les législatives de 2017 qui avait consacré l’hégémonie du FLN avec 14 sièges récoltés sur les 18 en jeu, les 4 autres ayant été obtenus par le RND. Dans cette régression numérale, on subodore l’influence du Hirak qui, rappelons-le, vilipendait à chaque marche l’ex-parti unique en passant devant le siège de la mouhafadha.
L’autre fait établi est le retour au premier plan des islamistes avec 6 députés, ainsi que les candidats indépendants qu’on prête volontiers au courant religieux. L’un des autres constats à faire est l’absence totale des femmes parmi les députés, alors que lors des dernières législatives, elles étaient 6 dont 5 issues du FLN. Cette nouvelle fournée consacre également la présence de plusieurs députés trentenaires contrairement à 2017.
Cette configuration des forces présage d’une redistribution des cartes pour les prochaines élections locales avec la fin annoncée logiquement de la prééminence du FLN et l’émergence des partis islamistes et des indépendants sur la scène oranaise. De là à assister au proche départ de l’inamovible édile d’Oran, rien n’est moins sûr.
Rappelons aussi que lors du scrutin du 12 juin, la wilaya d’Oran a battu son record d’abstention avec 17,90% de participation, la commune-mère arrivant en dernière position avec 12,96%.
SAïD OUSSAD
