L’Actualité Souffles

Essayons les femmes aux commandes du pays !

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Amin ZAOUI Publié 23 Septembre 2021 à 00:10

© D. R.
© D. R.

Dans l’imaginaire arabe et nord-africain, le pouvoir politique, militaire ou même financier n’est qu’à l’image de l’homme. Le mâle. Dans cet imaginaire, le pouvoir ne se conjugue qu’au masculin. Il est lié à la virilité ! 
Depuis que la gent masculine hégémonique est aux commandes du pouvoir suprême, tout a été essayé : le civil. Le militaire. Le socialiste. Le libéral. Le grand de taille. Le petit. Le moyen. Le vieux. Le jeune. Le blanc. Le noir. Le brun. Le myope. Le lettré. L’analphabète. Et le résultat est toujours le même : la corruption, la répression et l’hypocrisie politique.
Nous avons tout tenté, creusé, dans le génie diabolique de cette gent masculine : les arabophones, les francophones, les anglophones, les bilingues, les trilingues, les monolingues et même les sans langue. Et le résultat est toujours le même : l’ignorance, l’incivisme et l’inculture.
Nous avons tout essayé, fouillé dans cette gent masculine ; le socialiste, le capitaliste et l’islamiste. Et le résultat est toujours le même : le sous-développement, l’injustice et la violence.
Nous avons tout expérimenté ; l’homme qui aime l’Occident, le mâle qui déteste l’Occident, celui qui aime la Palestine, un autre qui n’aime pas l’impérialisme américain, celui qui est fasciné par l’oncle Sam… et le résultat est le même : la pauvreté et la dépendance.             
Essayons cette fois-ci, pour une seule fois, une femme aux commandes suprêmes de l’État. Je suis sûr et certain que le monde autour de nous, en nous, changera vers le meilleur, dès que le pouvoir sera entre les mains d’une femme. Pas n’importe quelle femme !
Nous avons les braves femmes ; les compétentes, les intelligentes, les courageuses, les femmes d’affaires, les militaires, les belles, les grandes, les petites, les modernes, les libérales, les conservatrices, les laïques, les lettrées, les bilingues, les trilingues, les monolingues…
Essayons, pour une seule fois dans l’Histoire, des femmes aux commandes suprêmes de notre pays. 
Nous disposons d’un trésor féminin inestimable : les Kahina, Fathma n’Soumer, Djamila Bouhired, Fatima Mernissi, Nawal Saâdaoui, Assia Djebar, Nazik Al Mala’ika, Hala Ouardi, Ahlam Mosteghanemi, Djemila Benhabib, Rabia Djelti, Fadwa Touqan, Faouzia Charfi, Razika Adnani, Maïssa Bey, Nina Bouraoui, Hadda Hazem, Badiâa Haddad, Samira Messouci, Zaha Hadid, Baya Mahieddine, Aouicha Bekhti, Fatiha Benabbou, Fetta Sadat, Rajaa Alsanea, Taos Amrouche et tant d’autres plus résistantes et vaillantes que je n’ai pas citées. 
Dans les pays arabes et nord-africains, j’ai comme une conviction, une certitude, que seules les femmes, avec leur intelligence ; leur  sensibilité sociale et leur savoir-faire, une fois au commandement suprême, pourront redresser la situation chaotique et catastrophique que vivent les populations, depuis belle lurette. Le jour où le pouvoir sera féminisé, le monde retrouvera le plaisir du travail rentable, de la justice, de la transparence et du rêve. 
Parce que notre Histoire a été écrite par les hommes, à leur taille et à leur goût, l’imaginaire populaire, inconsciemment, présente la femme comme l'incarnation de la faiblesse et de l’obéissance. Et les femmes dénommées hauts fonctionnaires de l’État ne font que décor pour les photos officielles des gouvernements successifs ou presque.
Le pouvoir de régenter n’est pas la force machiste pour la répression, il est l'art de la bonne gouvernance marqué par la transparence et l’intelligence. Le pouvoir de diriger un pays n'est pas cette guerre des coqs ou des boucs, il est la douce puissance Soft Power productrice de la création et de la justice.   
Cheikh al-Akbar Ibn Arabi a écrit : “Tout endroit où la femme est 
bannie est un espace sans intérêt.”  
 

A. Z.  

 

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