L’Actualité Hydrocarbures et substances minérales découverts dans un puits à Constantine

Et si c’était du schiste ?

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Ali TITOUCHE Publié 11 Avril 2021 à 22:46

© D. R.
© D. R.

L’option  d’un  soutirage  illicite  à  partir  des  pipelines  traversant Constantine, tout  comme  celle  de  la  découverte  d’un  probable gisement d’hydrocarbures, n’a pas été explorée par les techniciens de Sonatrach.

La découverte, récemment, d’hydrocarbures  et  de  substances minérales dans un puits artésien à Ouled Rahmoune, dans la wilaya de Constantine, continue de faire  surgir  moult  questionnements  chez  les  spécialistes, certains y voyant une piste conduisant probablement à la découverte d’un gisement d’hydrocarbures, d’autres privilégiant une origine criminelle liée au phénomène  de  soutirage  illicite  d’hydrocarbures  à  partir  des canalisations de transport installées par le groupe Sonatrach.

Bizarrement, ces deux options n’ont pas été explorées par  les techniciens du groupe  public  d’hydrocarbures  chargés  d’enquêter  sur  l’origine  des huiles et des gaz contenus dans ledit puits.

Comme s’il s’agissait uniquement d’entériner l’hypothèse de l’inexistence d’un gisement  d’hydrocarbures  conventionnels  ou  de  schiste.   “Après l’interprétation  de  l’ensemble  des  résultats  des  différentes  analyses, Sonatrach informe l’opinion publique que l’huile de ce puits d’eau artésien est une huile de moteur très dégradée, prouvée par la présence de métaux en quantités importantes  qui  est  probablement  due  à  l’usure  et  à  la pollution de  cette  huile”, a  indiqué  Sonatrach  dans un  communiqué, soulignant, au sujet des émanations de gaz  constatées  sur  place, que “le  méthane  est le principal constituant analysé.  Il s’agit  du  biogaz  issu  de  la  fermentation de matières organiques  animales  ou  végétales  en  l’absence d’oxygène”.

Une option qui ne convainc  pas  tous  les  spécialistes  qui, même s’ils ne démentent  pas  l’hypothèse  défendue  par  la  compagnie  publique des hydrocarbures, nourrissent une certaine curiosité sur  les  autres  options que les techniciens de Sonatrach balaient  d’un  revers  de  la  main. Ces derniers auraient pu pousser les  investigations  plus  loin  pour  analyser  l’option d’un soutirage illicite  des  hydrocarbures  à  partir  des  pipelines  traversant la région.

Il  s’agit  de vérifier  les  bilans  des débits  de  carburant  circulant dans les pipelines reliant la raffinerie de  Skikda  à  la zone de stockage de produits pétroliers  d’El-Khroub.  L’exploration  de  cette  piste  suppose l’utilisation, entre autres, des données statistiques, techniques et environnementales, qui pourraient confirmer ou infirmer l’option d’un soutirage d’hydrocarbures à partir des canalisations existantes.

En revanche, des spécialistes plaident en faveur de l’existence possible d’un gisement  d’hydrocarbures  conventionnels, d’autant  plus  que  des travaux d’exploration   dans  le  Nord  constantinois,  menés  par  des  entreprises pétrolières étrangères, avaient eu lieu il y a plus d’un demi-siècle.

La découverte réalisée par l’agriculteur constantinois pourrait également ne pas être  aussi  anecdotique  que  ce  que  suggère  le  communiqué  de Sonatrach,  puisque,  selon  certaines   recherches,  le  Nord   constantinois recèlerait des gisements d’hydrocarbures de schiste et de sables bitumineux.

Quoi  qu’il  en  soit, la  présence  de  matières   minérales  et  d’importants volumes d’hydrocarbures par litre dans les échantillons  prélevés  à  partir des liquides et des gaz provenant du puits  artésien  d’Ouled Rahmoune serait une donnée précieuse qui éclaire sur la nécessité  d’approfondir les investigations menées par les techniciens de  Sonatrach.  Or, le  choix  qui  semble être fait est de mettre cet indicateur à l’opposé des autres options, comme pour dépassionner un fait divers qui n’aurait pas dû être.
 

Ali TITOUCHE

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