L’Actualité À la veille du Ramadhan

Grève anarchique dans des bureaux de poste

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Nabila SAIDOUN Publié 13 Avril 2021 à 09:00

© Archives Liberté
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La non-perception des primes depuis plusieurs années serait le motif du débrayage.

Les postiers ont déclenché hier une grève inopinée qui a duré plusieurs heures. La non-perception des primes depuis plusieurs années, à l’instar de la prime de 13e mois, serait le motif déterminant. Le paiement des primes qui font défaut ainsi que l’absence de la rétribution des journées de travail les samedis et les week-ends seraient, également, à l’origine de ce débrayage. 

“C’est inadmissible que cela puisse arriver. Vous n’avez pas le droit”, fulminait Abderezak à notre arrivée à l’agence postale du 1er-Mai. Sur une longue file d’attente, les citoyens, abasourdis qu’une grève puisse intervenir à la veille du Ramadhan, ne cachaient pas leur colère.

Profitant de la cacophonie qui régnait dans les lieux, nous réussissons à nous faufiler jusqu’à un préposé au guichet pour nous assurer des faits. “Oui nous sommes en grève. Circulez, il n’y a rien à voir”, nous dit-on sans nous donner le temps de poser la question. 

La situation était tout aussi critique à la Grande-Poste, habituellement très fréquentée par les citoyens. “Je suis là depuis au moins 2 heures et demie, et la file n’avance pas. Ils n’arrêtent pas de prétexter que le réseau est en panne, mais j’ai entendu quelqu’un dire que c’est une grève”, nous a confié un citoyen qui, visiblement, avait du mal à contenir sa colère.

D’autres citoyens rencontrés sur les lieux nous ont assuré que “les travailleurs de la Grande-Poste ont cessé le travail sans même assurer un service minimum durant plusieurs heures de la matinée pour reprendre progressivement avec la relève de l’après-midi”. 

Idem du côté de Dély Ibrahim où les mêmes scènes se répétaient. Une longue file d’attente et des citoyens sont remontés à bloc contre les postiers, surtout que les distributeurs automatiques ne donnaient plus aucun sou. “Personne n’est en mesure de nous fournir la moindre information. Comme à chaque fois, c’est le mépris total pour le citoyen.

Et quelles que soient les raisons qui ont poussé les postiers à recourir à cette grève, cela ne peut nullement se justifier puisqu’ils n’ont fait aucune annonce préalable.” À ce propos, un travailleur de la poste de Draria nous a indiqué que “la grève a été enclenchée suite à un appel lancé sur les réseaux sociaux” et d’expliquer que “l’ancienne ministre de la Poste de des Télécommunications a complètement cassé le syndicat.

Il ne reste plus que la Fédération nationale des PTT qui refuse de bouger le petit doigt. Les postiers n’ont d’autre choix que d’agir de la sorte et les citoyens doivent comprendre notre détresse comme nous comprenons la leur”. Notre interlocuteur qui a affirmé que “la situation pourrait se compliquer davantage” insistera sur les motifs qui ont amené à cette contestation. 

“C’est le ras-le-bol général à cause de l’injustice qui a atteint des proportions alarmantes et une direction qui fait la sourde oreille”, a-t-il déploré, appelant la Fédération à se “réveiller” et à “prendre à bras-le-corps les doléances des postiers”. À noter que depuis plusieurs jours la crise de liquidités dans les bureaux de poste en Algérie a refait surface attisant de vives tensions au sein de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer. 

Les images qui pullulent sur les réseaux sociaux montrent la détresse des citoyens dans plusieurs localités d’Alger et dans le reste des wilayas du pays, en plus des files d’attente sans aucun respect de la distanciation physique souhaitée et exigée en ces temps de pandémie de Covid-19.

La situation demeure toujours sans solution en dépit des annonces d’un règlement imminent, annoncé, récemment, à la fois par le ministre des Finances et des responsables d’Algérie Poste.

 


Nabila SaÏdoun

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