L’Actualité DÉCÈS DU JOURNALISTE BOUKHALFA BACHA

IL ÉTAIT LA VOIX GRAVE DE LA RADIO

  • Placeholder

Farid BELGACEM Publié 09 Mai 2021 à 21:53

© Liberté
© Liberté

L’ancien journaliste et animateur de la radio kabyle et de la radio Chaîne II, Boukhalfa Bacha, a  rendu  l’âme, avant-hier  à  Alger, à  l’âge  de 79 ans. L’annonce de la disparition de ce talentueux journaliste a vite fait le tour de la Toile, d’autant  que  ce  monument  de  la  Radio  nationale  était  très appréciée dans le monde du journalisme.

Ayant rejoint la radio kabyle le 2 mai 1963, Boukhalfa Bacha a quitté au mois de mai 2005 cette chaîne, devenue radio Chaîne II, après 42 ans de carrière. Auteur du livre Cfawat n Rradyu n-teqbaylit (Souvenirs de la Radio kabyle), il a de tout temps été sollicité par les journalistes de la radio et les étudiants en sciences de l’information qui effectuaient des travaux de recherche sur le combat de toute une génération et qui a duré depuis les années 1940 jusqu’au début 1990 pour, enfin, couronner cette longue lutte par la création de la radio Chaîne II à la faveur de la réorganisation de la Radio nationale.

Véritable bibliothèque et témoin d’une longue lutte contre la censure, il a côtoyé les fondateurs de la radio kabyle, comme Lla Yamina, Ourida Mezaguer et autres Ben Mohamed, et avait sillonné les studios de la Chaîne II aux côtés des frères Hilmi, Malek Ouari, Saïd Zanoun, Meziane Rachid, Mouloud Mammeri, Mohamed Guerfi et la troupe féminine à qui il a n’a jamais cessé de rendre hommage. Boukhalfa Bacha n’a pas récolté comme il se devait le fruit de ses semences après son départ à la retraite.

Ignoré et censuré par les siens, il finira par dénoncer cette attitude d’un autre âge alors qu’il s’était sacrifié pour réussir une transmission générationnelle évidente dès qu’il s’agit d’une lutte pour préserver les acquis. Le départ pour un monde meilleur de ce monument était, pour le moins, inattendue, lui qui a lutté et dénoncé jusqu’à son dernier souffle la censure dont il a toujours fait l’objet à la radio Chaîne II.

Au mois de mars dernier, alors qu’il était invité lors du Salon du livre pour enregistrer une interview pour parler de son ouvrage Mémoires de la Chaîne II en langue amazighe, Boukhalfa Bacha a vu, à son insu, des passages entiers occultés sous prétexte de “la mauvaise qualité de l’enregistrement” et du “manque de temps pour finaliser le montage”.

En 2020, alors qu’il était invité par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou pour lui rendre hommage, la radio Chaîne II, où il avait passé 42 ans, avait purement et simplement fait l’impasse sur cet événement.

Idem en 2019, lors de la présentation de son ouvrage au festival Racont’Art 2019 et de l’hommage que le HCA lui avait rendu le 20 avril de la même année où la Chaîne II avait brillé par son absence. De tristes épisodes qui resteront gravés dans l’histoire d’une radio arrachée au prix de sacrifices et où les Boukhalfa Bacha et consorts avaient laissé des empreintes indélébiles.
 

FARID BELGACEM

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00