L’Actualité Salon international des technologies de l’information et de la communication

L’Algérie peine à se convertir au digital

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Souhila HAMMADI Publié 18 Mars 2021 à 08:50

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La pandémie du nouveau Sars-Cov-19 a accéléré le processus de transformation digitale en milieu professionnel. Billel Belaïdi, manager cybersécurité chez KPMG, rapporte, lors de son intervention au Salon international des technologies de l’information et de la communication au Maghreb (ICT Maghreb), organisé au palais de la culture Moufdi-Zakaria, qu’au Royaume-Uni, en 2020, 67% des firmes ont orienté leurs stratégies de management vers le numérique et 63% ont doublé leurs budgets annuels affectés aux outils informatiques. Le concept du télétravail s’est largement démocratisé.

Dans le monde, 88% des entreprises ont recouru au travail à distance dès l’entame du confinement sanitaire, selon l’étude Garner citée par Tarik Bachouche, responsable Algérie et Tunisie de la société Sophos, spécialisée dans les logiciels et applications de sécurité. Elles tendent à l’adopter en modèle permanent, sous la devise : travailler n’importe où, à n’importe quelle heure, sur n’importe quel support (smartphone, tablette ou ordinateur portable).

“Le digital Workplace, à l’ère de la Covid-19, a radicalement changé la façon de travailler”, renchérit Djallal Bouabdallah, expert en services numériques. Il fait gagner du temps et de l’efficacité, précise-t-il. Il affirme que des études réalisées par des cabinets d’audits réputés ont révélé que le télétravail a réduit en 30 jours au début de la crise sanitaire la durée des réunions de 60 à 24%, le coût des déplacements des collaborateurs de 54%, les frais d’installation des équipements de 50% et les dépenses liées à la maintenance de 49%.

Il est apparu que 42% des employés estiment que la levée de la contrainte de la présence obligatoire au bureau n’est pas un avantage, mais une nécessité. 70% d’entre eux se sentent mieux habilités à prendre des initiatives. En conséquence, 90% des entreprises doivent fournir des solutions numériques pratiques, accessibles et sécurisées.

En Algérie, les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont largement sous-exploitées dans tous les segments d’activité, secteur public ou privé. Boualem Bessaieh, Exécutif Manager LFB Service, relève dans les entreprises algériennes une difficulté à travailler en équipe en l’absence d’échange d’informations et de partage collaboratif, ainsi qu’un accès et une exploitation des données dans des conditions de sécurité hors normes.

Des défaillances à gros risques, considérant que même les grosses firmes ayant investi lourdement dans la sécurité contre le hacking, ne sont pas tout à fait prémunies contre le phénomène. Une enquête du FBI, citée par Tarik Babouche, a évalué à 400% l’augmentation des cyberattaques en 2020, l’année du Covid. Au-delà, les conditions d’une digitalisation tous azimuts ne sont pas réunies in situ.

“Nous devons contribuer à la transformation numérique de toute une nation. C’est une lourde responsabilité car nous devons rattraper un grand retard”, reconnaît Karim Bibitriki, P-DG du groupe GTA (Algérie Télécom, Mobilis, ATS, ATE). Le marché national des télécoms est, certes, à fort potentiel.

Il n’offre, néanmoins, pas des prestations à la hauteur des besoins des professionnels en débit internet et autres spécificités de la connectivité. “Nous ne sommes pas au niveau des attentes de nos clients. Le marché a atteint une certaine maturité. Il faut aller au-delà, améliorer la qualité des services et optimiser la rentabilité des investissements”, corrobore le P-DG de Djezzy. 

 

 


Souhila H.

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