L’Actualité OUTRE son prix qui a fortement augmenté

L’huile de table se fait désirer

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Lyès MENACER ET CORRESPONDANTS Publié 09 Janvier 2022 à 11:26

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Depuis début janvier, l’augmentation des prix de l’huile de table et la disparition du lait conditionné n’ont fait qu’attiser la colère des consommateurs face à des commerçants qui, eux aussi, ne savent plus comment gérer une telle situation, affirmant que cela les dépasse.

La pénurie que connaissent certains produits de large consommation touche de nombreuses wilayas du pays. L’augmentation des prix, elle, érode davantage la bourse du citoyen, dont le pouvoir d’achat est mis à mal depuis quelque temps. À Aïn Témouchent, la bouteille d’huile de table de 5 litres est l’unique produit qui a disparu des étals des supérettes alors que les petites épiceries ne sont pas approvisionnées. Et certains commerces qui arrivent à s’approvisionner, procèdent carrément à des ventes concomitantes, rappelant les mauvaises périodes de crise du siècle dernier. 

Selon Farid Meliani, secrétaire général du bureau de wilaya de l’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCCA) d’Aïn Témouchent, les supérettes ne sont approvisionnées qu’à raison d’une palette de 20 bouteilles de 5 litres chacune. Une quantité qui n’arrive même pas à satisfaire les clients habituels de ces espaces commerciaux. À Sidi Bel-Abbès, cela fait plus d’un mois que la pénurie a commencé. Mais depuis début janvier, l’augmentation des prix de l’huile de table et la disparition du lait conditionné n’ont fait qu’attiser la colère des consommateurs face à des commerçants qui, eux aussi, ne savent plus comment gérer une telle situation, affirmant que cela les dépasse.   

Outre le prix du lait en sachet, vendu en principe 25 DA, car subventionné par l’État, et que le consommateur achète depuis plusieurs mois entre 35 et 40 DA, les commerçants dans la wilaya de Mascara affichent des prix qui donnent le tournis. Après une éclipse des étals des épiciers, l’huile de table est proposée aux clients plus chère que d'habitude. Ainsi, les prix des bouteilles de 2 litres sont fixés entre 280 et 300 DA, alors que celles de 5 litres sont cédées entre 800 et 900 DA. 

Et encore, la bouteille de cinq litres est vendue quasiment sous le manteau, en raison des faibles quantités disponibles dans les commerces de détail, constate-t-on. “Il faut être un client fidèle pour pouvoir bénéficier d’une bouteille d’huile”, reconnaît un consommateur à sa sortie du magasin, où il venait de faire ses emplettes. Assis derrière sa caisse, Mourad impute l’augmentation vertigineuse des prix aux grossistes. “Ce sont les grossistes qui nous facturent plus chers les produits. Nous sommes obligés de prendre notre marge”, se défend Mourad. Dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, ce n’est pas l’huile de table qui manque, mais le prix sur le marché qui a augmenté. Le prix de 5 litres d’huile de table est à 850 DA chez le détaillant et le prix d’un litre de lait en boîte est à 120 DA. Si le prix du lait en sachet n’a pas augmenté, il reste introuvable. 

Pour rappel, le prix plafonné d'un bidon de 5 litres d'huile alimentaire a été fixé à 650 DA TTC, alors que les prix des bouteilles de 2 litres et de 1 litre resteront inchangés à, respectivement, 250 DA TTC et 125 DA TTC, en vertu d'un décret exécutif publié au Journal officiel 77. Selon les grossistes, l’huile de table est disponible en quantités suffisantes, jetant la responsabilité de sa rareté sur les commerces de détail qui se fournissent en petites quantités, pour éviter de recourir à la facturation des produits achetés. 

Ces derniers se défendent, en affirmant que la pénurie de l’huile de table et le résultat d’une tension créée sur ce produit, par les rumeurs relayées, entre autres, sur les réseaux sociaux. À cause de l’augmentation des prix, de nombreux commerçants ont été obligés de fermer boutique et de changer d’activité, ne pouvant plus suivre le rythme effréné des augmentations des prix des produits de première nécessité, face à des consommateurs qui, eux aussi, sont obligés de faire le tri dans leurs courses et n’acheter que l’essentiel. 

 


Lyès Menacer/Correspondants

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