L’Actualité Amine Allouche, président de l’APC d’Oran

“La crise des ordures ménagères est montée de toutes pièces”

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Arezki M. Publié 24 Janvier 2022 à 10:49

© D.R
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Dans cet entretien, Amine Allouche, le nouveau maire d’Oran, tente d’expliquer les tenants et les aboutissants de la crise de la collecte des ordures ménagères. L’édile, d’obédience MSP, accuse des “forces occultes” de tenir en otage la population dans le but d’exercer un chantage sur le nouvel exécutif communal. Amine Allouche, fraîchement installé à la tête de la mairie d’Oran, évoque les dessous de cette affaire de créances “montée de toutes pièces”, selon lui, pour détourner les regards des véritables enjeux.

Liberté : Depuis votre arrivée à l’APC d’Oran, vous êtes confronté à la crise de la collecte des ordures ménagères. Les opérateurs privés observent une grève ouverte pour réclamer le paiement des créances cumulées depuis 2020. Comment comptez-vous agir pour désamorcer cette crise qui pénalise les citoyens de la ville ? 

Amine Allouche : Dès l’installation de la nouvelle équipe municipale, cette crise “montée de toutes pièces” a surgi et les concessionnaires privés de collecte des ordures ménagères, qui avaient patienté durant plusieurs années sans rechigner, sont devenus subitement intraitables. Pourquoi ont-ils temporisé plus de deux ans pour finalement décider, subitement, et sans préavis d’une grève illimitée après l’installation de la nouvelle équipe ? Il s’agit ni plus ni moins d’une prise en otage de la commune et de sa population par des parties aux intérêts restreints, qui veulent imposer aux autorités locales leurs conditions. 
Le fond de la protestation n’est pas les créances détenues par ces opérateurs privés auprès de la commune mais le nouveau cahier des charges élaboré par les services de la wilaya pour mieux organiser la collecte des ordures dans le groupement d’Oran.
 
Comment cela ?

Il faut savoir que le calcul des factures des prestations des concessionnaires (privés ou publics) de collecte des ordures se faisait sur la base du tonnage, c’est-à-dire que les concessionnaires étaient payés au poids. Cette formule leur était largement favorable, mais elle était désavantageuse pour les communes. Il faut aussi préciser que ce n’est pas la commune qui a décidé de revoir ce cahier des charges, mais les services de la wilaya qui ont constaté les limites de ce document contractuel. Selon le nouveau cahier des charges (publié le 20 janvier), les concessionnaires de collecte des ordures seront payés au forfait. Le montant des prestations varie entre 11 000 et 15 000 DA pour une journée de travail. Le concessionnaire prend en charge tous les frais d’exploitation et en particulier la main-d’œuvre (un chauffeur et quatre éboueurs) qui, dans l’ancien cahier des charges, étaient mis à la disposition des concessionnaires privés par la commune. Ce nouveau cahier des charges concerne les quatre grandes communes du groupement d’Oran, à savoir le chef-lieu de la wilaya, Bir El-Djir, Es-Sénia et Sidi Chahmi. 
 
Quelle est, aujourd’hui, la situation des créances détenues depuis 2020 par les concessionnaires privés auprès de la commune d’Oran ?  

Toutes ces créances ont été cumulées durant le mandat de l’ancienne équipe. En tant que premier responsable de la commune d’Oran, qui est la partie contractante, je vous assure que toutes les créances seront assainies après le traitement minutieux des dossiers. Les créances cumulées de l’exercice 2020 ont été totalement assainies fin décembre dernier et tous les concessionnaires ont été payés jusqu’au dernier sou. 
Pour les créances de 2021, les dossiers sont en instance vu que les concessionnaires privés concernés n’ont pas déposé les attachements des travaux à la direction de la division de l’hygiène et de l’assainissement de la commune d’Oran. 
Les  créances détenues pour l’exercice 2021 oscillent entre 54 milliards et 45 milliards de centimes.  
 
Vous avez été installé il y a près d’un mois au poste de maire de la ville. Quelle est aujourd’hui la situation de la commune d’Oran ?

L’héritage financier laissé par l’équipe sortante de l’ancien maire est catastrophique. Nous avons 600 milliards de centimes de créances et un grave déficit en équipements et matériels pour la collecte des ordures et l’entretien de la voirie. 
Tous les voyants sont au rouge. Les déficits de la commune sont abyssaux et les prévisions de rentrées financières quasiment limitées. 
La nouvelle équipe municipale a désormais du pain sur la planche pour redresser les comptes.

 

Propos recueillis par : Arezki M.

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