L’Actualité Selon l’institut français IFP-énergies Nouvelles

La demande pétrolière appelée à fortement augmenter

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Meziane RABHI Publié 28 Septembre 2021 à 00:56

© D. R.
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Les cours du pétrole avançaient, hier, portant le Brent à un niveau proche des 80 dollars le baril, encouragés par une offre qui patine alors que les perspectives sont solides pour la demande d'or noir. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 79,12 dollars à Londres, en hausse de 1,32% par rapport à la clôture de vendredi. 

La fermeté des prix du pétrole est attribuée à plusieurs facteurs dont la lente reprise de la production dans le golfe du Mexique, la baisse des stocks aux États-Unis, la reprise annoncée en novembre des vols européens vers les États-Unis relève l’institut français IFP Énergies Nouvelles (Ifpen) dans son dernier “tableau de bord” sur les marchés pétroliers.

Au-delà de ces facteurs, l’institut de recherche s’interroge, également, sur l’effet de la hausse des prix du gaz naturel en Europe et en Asie sur le marché pétrolier. Au cours actuel, les produits pétroliers type fioul lourd deviennent plus compétitifs que le gaz naturel pour la production d’électricité. Ils resteraient compétitifs pour un prix du pétrole de 100 dollars le baril environ sur la base des prix à terme du gaz prévus actuellement pour cet hiver en Europe.

Selon l’Ifpen, la baisse de l’offre de pétrole et des stocks aux États-Unis ne semble pas suffisante pour expliquer la pression actuelle sur les prix. “Il faut peut-être l’expliquer par un transfert envisageable de la demande de gaz naturel vers le pétrole en particulier dans le secteur électrique”, estime l’institut de recherche français. Ce transfert, explique-t-il, “est envisageable dans la mesure où les prix du gaz pourraient, d’après les marchés à terme, rester élevés cet hiver avant un repli attendu au printemps 2022”. 

La puissance installée des centrales électriques au “pétrole” représente 440 GW au niveau mondial en 2019, ce qui représente 6% environ des capacités électriques totales installées. Elles ne sont en service en moyenne que 1 700 heures par an avec des écarts importants par zone, contre 3 500 heures/an pour les centrales au gaz. “Le temps d’utilisation de ces centrales étant très faible, il semble envisageable de les faire fonctionner plus longtemps” indique l’Ifpen. 

Une progression de 50% du temps de fonctionnement représenterait une consommation supplémentaire de 0,7 million de barils par jour pour l’Asie et l’Europe uniquement et de 2 millions de barils par jour au niveau mondial ce qui est significatif. “Une étude plus poussée serait toutefois nécessaire pour connaître l’impact effectif sur la consommation de pétrole cet hiver”, estime l’institut français de recherche.

Selon ce dernier, pour envisager ce recours au pétrole dans des centrales, il convient de déterminer le prix du brut qui assure un coût de production de l’électricité équivalent à celui des centrales à gaz. “Sur la base des prix à terme du gaz pour novembre à mars prochain, l’équivalence se situe autour de 100 dollars le baril pour le prix du pétrole”, relève l’Ifpen. Les prix à terme du pétrole sur cette période sont inférieurs à ces niveaux évoluant autour de 75 dollars le baril. 

“Mais, si cette influence gaz-pétrole est avérée cet hiver, et dans l’hypothèse d’un recours grandissant au pétrole, la zone des 80 à 100 dollars le baril devient envisageable sur la base des anticipations actuelles du prix du gaz en Europe et en Asie” prévoit l’institut français de recherche. L’action de l’Opep+, ou un contexte financier dégradé “pourrait toutefois permettre d’éviter un tel scénario”, estime l’Ifpen.
 

Meziane RABHI

 

 

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