L’Actualité Vague de répression contre les militants politiques en Algérie

La FIDH exprime ses inquiétudes

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Lyes MENACER Publié 30 Mai 2021 à 09:38

La vague de répression et d’arrestations dont sont la cible les militants, les journalistes et les manifestants a de nouveau soulevé l’inquiétude de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et de SOS-Torture Network qui ont appelé l’Algérie “une fois de plus, à mettre fin à la répression judiciaire et policière généralisée”, dans un communiqué rendu public hier. “Depuis la reprise du mouvement le 26 février 2021, on compte au moins 4 100 arrestations de manifestants pacifiques, et au moins 7 défenseurs des droits humains poursuivis arbitrairement”, lit-on dans ce communiqué, dans lequel l’observatoire FIDH-OMCT “condamne fermement la répression généralisée et systématique des militants et militantes du Hirak, des défenseurs des droits humains et des journalistes qui s’est intensifiée en cette période pré-électorale”.

À la veille des législatives anticipées du 12 juin, boycottées par une partie de l’opposition — elle-même cible de harcèlements judiciaire et policier —, “les poursuites se sont intensifiées, y compris à l’encontre des manifestants pacifiques”, arrêtés par dizaines ces trois derniers vendredis de marches interdites aussi bien dans la capitale Alger que dans plusieurs autres wilayas du pays. Poursuivis pour leur engagement actif dans la rue et sur les réseaux sociaux, des dizaines de militants de différents horizons politiques et idéologiques sont arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison, allant de 6 à 18 mois. “L’Observatoire a recensé plus d’une vingtaine de défenseurs des droits humains poursuivis entre le 22 février 2019, début du soulèvement, et le 20 mai 2021”, souligne ce communiqué, expliquant que “outre les violences physiques, les allégations d’agressions sexuelles et tortures subies lors des arrestations, le harcèlement judiciaire à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes est alarmant”.

Rabah Karèche, notre correspondant à Tamanrasset, en prison depuis 42 jours, Jamila Loukil notre correspondante à Oran et Saïd Boudour font partie des professionnels de la presse qui sont sous le coup de poursuites judiciaires, tout comme deux autres confrères, Kenza Khatto et son directeur El-Kadi Ihsane, de Maghreb Emergent et de Radio M., des enseignants universitaires, des étudiants et de simples citoyens figurent sur la longue liste des Algériens victimes de cet acharnement policier et judiciaire contre les militants des droits de l’Homme.  “On comptait le 17 mai, 129 prisonniers d'opinion détenus, dont au moins 48 à la suite de la manifestation pacifique du 14 mai”, affirme cet observatoire, citant le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Mais le chiffre a évolué depuis en s’approchant des 200 manifestants arrêtés, dont certains ont déjà été condamnés, alors que d’autres sont placés sous contrôle judiciaire, avec des restrictions allant jusqu’à l’interdiction de manifester ou de publier sur les réseaux sociaux des écrits “susceptibles de porter atteinte à l’unité nationale”.

Les avocats, nombreux à s’être engagés pour la défense des détenus politiques et d’opinion, ne sont plus épargnés, alerte encore cet observatoire. “Particulièrement ciblés par les autorités depuis 2019, les défenseurs font aujourd’hui face à une répression judiciaire et un harcèlement sans précédents”. C’est notamment le cas de l’association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) qui vient de faire l’objet d’une plainte déposée par le ministère de l’Intérieur, estimant qu’elle a agi en violation de ses statuts. Avant RAJ, l’association SOS-Bab El-Oued a subi, elle aussi, les foudres des autorités qui ont arrêté plusieurs de ses membres, dont son président Nacer Maghnine, poursuivis pour “financement étranger” et “subversion”. 

Lyès Menacer

 

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