
L’amphithéâtre du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou a abrité, hier, une journée de formation consacrée à la prise en charge gérontologique de la personne âgée et de la personne Alzheimer, qui est une prise en charge non médicamenteuse du malade. Présentée par Ali Amara, formateur international, la rencontre avait réuni le corps médical et paramédical de l’hôpital. À ce propos, M. Gounène, sous-directeur des activités paramédicales, a expliqué que cette journée de formation continue est consacrée à une spécialité qu’on ignore encore, à savoir la gérontologie ou la gériatrie qui s’occupe de la prise en charge et du traitement des pathologies du vieillissement.
“Nous ne disposons pas de cette spécialité à Tizi Ouzou, et même sur le territoire national. Elle est nouvelle pour nous”, a-t-il expliqué ajoutant qu’“aujourd’hui, on aborde la prise en charge des personnes âgées et Alzheimer, notamment du côté humain, physique et psychologique, car la prise en charge est non médicamenteuse”. Pour M. Gounène, la personne âgée a une vie et une identité que nous devons préserver. “Derrière chaque vieille personne, il y a une histoire, c’est pourquoi, il est très important que nous nous tournions un peu plus vers eux, afin de les prendre en charge de manière efficace”, a-t-il noté.
Quant aux objectifs de la formation, notre interlocuteur a expliqué qu’il n’y a pas de service spécialisé en gérontologie, c’est pour quoi, il est indispensable d’assurer ce genre de formation aux soignants et même aux parents de malades. “À Tizi Ouzou, c’est la première fois que ce sujet est abordé. Il faut aussi rappeler que la formation n’est pas dispensée dans les universités et les écoles. D’où la nécessité d’ouvrir des centres ou des services de gériatrie”, a expliqué M. Gounène, tout en affirmant que les malades atteints d’Alzheimer, qui est une maladie neurodégénérative, sont pris en charge en psychiatrie, alors que ce ne sont pas des malades mentaux.
“Ils ont une perte de la mémoire et ils ont plutôt besoin d’être pris en charge quotidiennement”, a-t-il insisté. Dans le même sillage, Mme Kheloufi, de l’école IDL, à l’initiative du séminaire, a expliqué que les personnes âgées et surtout celles atteintes d’Alzheimer sont prises en charge dans la cellule familiale, mais pas de manière appropriée.
“Les cas d’Alzheimer sont en nette augmentation chez nous et nous avons aussi constaté qu’il y avait un manque de technicité dans leur prise en charge, c’est pourquoi, nous avons assuré une formation dans notre école et ici au CHU de Tizi Ouzou”, a-t-elle indiqué, expliquant qu’il y a des techniques gestuelles et affectives que nous devons adopter au quotidien avec les sujets malades.
“La personne Alzheimer est, certes, dans son monde, mais elle demeure sensible. C’est pourquoi, il faut adhérer à son monde”, a-t-elle poursuivi. Pour Mme Kheloufi, il faut qu’il y ait des formations continues médicales et paramédicales, et vulgariser la gérontologie en Algérie.
K. Tighlit