L’Actualité JOURNÉE MONDIALE DES MIGRANTS

La Laddh exige l’arrêt des opérations d'expulsion

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Arab CHIH Publié 19 Décembre 2021 à 00:10

© D. R.
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La célébration de la Journée mondiale des migrants a été une occasion pour la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh), aile Hocine Zehouane, de réclamer, une fois encore, dans une déclaration rendue publique hier, l’arrêt des opérations d’expulsion de migrants vers leurs pays  d’origine. 

“La Laddh réitère son appel à cesser les expulsions forcées de migrants en quête d’un statut de réfugiés, déguisées en rapatriements humanitaires, car ces opérations sont en flagrante contradiction avec le droit. 

Le rapatriement doit être individuel, volontaire, consenti et au cas par cas, avec une garantie de recours et d'accès au droit, alors que ce même droit n'existe pas encore dans le pays”, a soutenu l’organisation présidée par Hocine Zehouane.

Et de souligner que “la lutte contre le trafic des migrants doit viser en premier lieu la protection des migrants et de la sécurité nationale et doit s'exercer dans le cadre du respect des droits humains et de la dignité humaine”. 

Pour la Laddh, l’Algérie doit mettre en place un meilleur cadre légal pour prendre en charge ce phénomène qui, selon elle, n’a été réajusté qu’en 2008 en promulguant la loi fixant les conditions d’entrée et de séjour des étrangers.

“Seulement cette loi est assez sévère quant à la pénalisation de la migration irrégulière et loge à la même enseigne le migrant et le trafiquant”, a-t-elle objecté.

“Cette année encore, en dépit des promesses faites en 2018 et non tenues par le gouvernement de mettre en place un cadre légal pour l'accueil des réfugiés et la prise en charge de la question, les migrants continuent à être victimes d’expulsions illégales, de discrimination, d'exploitation et de trafic humain”, a déploré la Laddh, qui juge nécessaire la “promulgation d'une loi et des mécanismes de protection et d'accueil des migrants garantissant le droit d’accès à l’asile et la protection, conformément au standard international des droits humains et des engagements de l'Algérie en matière de droit d'asile et de protection des migrants et des demandeurs d’asile”. 

Le nombre de migrants en situation irrégulière oscille entre 50 000 et 75 000 à travers le pays, a indiqué la Laddh, en citant les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrants (OIM). Elle a fait part aussi de l’arrestation, en 2021, de 10 000 migrants clandestins de différentes nationalités africaines en citant le commandement de la Gendarmerie nationale.

Autre statistique donnée par la Laddh mais livrée par l’ONG Médecins sans frontières (MSF) :  plus de 23 000 migrants ont été expulsés en 2020 aux frontières pour rejoindre la petite ville d'Assamaka, située à 15 km à la frontière entre l'Algérie et le Niger.

En outre, la Laddh a appelé à “la dépénalisation de la migration irrégulière, particulièrement des jeunes”, proposant de “remplacer la peine d’emprisonnement par une amende symbolique et de travailler sur l’accompagnement des jeunes, des victimes et des familles vulnérables en détresse”. 

En se basant sur des chiffres publiés en octobre dernier par les autorités espagnoles, l’organisation présidée par Hocine Zehouane a indiqué que près de 10 000 Algériens sont arrivés clandestinement en terre espagnole et 309, dont 13 enfants, ont perdu la vie en Méditerranée occidentale.

Tout en souscrivant à l’appel du mouvement des droits humains et de la société civile mondiale pour le respect des droits des migrants, la Laddh a joint sa voix à celles demandant “la création de voies de migration régulière comme alternatives viables à la migration dangereuse ou irrégulière”.
 

A. C.

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