
La localité de Tanefdour, dans la région d’El-Milia, est sous le choc. Dans l’embarcation qui a fait naufrage au large d’Arzew, mardi dernier, six personnes parmi les victimes en sont originaires. Vendredi, la mort de deux jeunes a fini par être confirmée. Il s’agit d’un jeune diplômé universitaire qui a fait ses études à l’université de Tassoust, à Jijel, et d’un autre souffrant d’un handicap physique. Ces deux garçons, selon le témoignage de leurs proches, sont allés tenter l’aventure pour revenir dans un cercueil. Si leurs familles peuvent faire leur deuil, ce n’est pourtant pas le cas des quatre autres qui attendent des nouvelles de leurs enfants. Ces derniers n’ont donné aucun signe de vie depuis leur départ. “On a fait des recherches dans plusieurs hôpitaux de l’Ouest, à Oran et à Mostaganem surtout, sans qu’on puisse trouver la moindre trace de mon fils”, confie, d’un air triste, le père de l’un de ces harraga. Il garde, toutefois, l’espoir que son fils est encore en vie. “Quand on l’appelle au téléphone, il y a un début de connexion, mais l’appel ne passe pas. S’il s’était perdu en mer, son téléphone serait éteint”, poursuit-il avec le même espoir. C’est avec ce même espoir qu’il répond à ses voisins et proches qui lui demandent des nouvelles de son fils.
Cette pénible épreuve est partagée par les habitants de cette localité qui n’en est pas à ses premières victimes de la traversée de la Méditerranée. Il y a quelques jours, un autre enfant de Tanefdour a péri en mer au large des côtes de Skikda. Il faut dire que les nouvelles de harraga, dont certains sont parvenus à atteindre l’autre rive de la Méditerranée, sont de plus en plus relayées chez les jeunes. Récemment, les services de sécurité ont démantelé un réseau de passeurs de harraga en partance pour l’Espagne à Jijel. En dépit des mesures de lutte contre ce phénomène, des jeunes restent attirés par ce départ vers l’Europe au péril de leur vie.
Amor Z.